mardi 11 décembre 2007

Notre belle famille

Je fais partie d'une famille nombreuse : 7 enfants soit 6 filles + 1 garçon.
Ca en ferait trembler plus d'un mais à la vue de la stoïcité de mon père (le brave homme), ça ne doit pas être aussi terrible.

6 filles donc. Difficiles à caser quand on a décidé de leur donner une éducation souple dans un décor assez bohème (pour ne pas dire bordélique) : cela engendre des personnalités fortes et rebelles que l'on retrouve dans les romans de Jane Austen (surtout si on occulte les chiens qui puent, les petits copains habilement planqués sous la couette et le stock de marijuana dans la boîte en porcelaine fine dans lequel tout le monde tape allègrement).
Un vrai no man's land : mon frère s'est enfui au Brésil et mon père passe soit disant ses journées au golf (il s'améliore pas beaucoup...).

L'affiche est pourtant alléchante : une belle maison dans une banlieue chic, une particule qui laisse présager un château en Bourgogne, la bibliothèque de livres anciens et la villa à St Tropez parce que le Papa a réussi dans l'immobilier. Bon, je baisse le voile sans détours : il nous reste une maison branlante en Bretagne (repaire de l'aristocratie fauchée), les livres pourrissent dans la cave et ma mère refuse d'aller à St Tropez (repaire d'anciens amours de jeunesse de son mari).

Cependant, une poignée d'hommes courageux a conduit quelques-unes d'entre nous devant le Maire. Depuis, les malheureux se coltinent leur belle famille a longueur de temps. Ils me font penser à des petites graines abandonnées à l'appétit vorace de poules dodues. Nous les appelons communement "les Beaufs".

Le (ex-) premier a monté un restaurant à exactement 150 mètres de chez mes parents. Toujours pas compris pourquoi... Pendant des années, il a vu sa belle-famille débarquer sans crier gare pour vider son stock d'alcools (gratuitement évidemment). Le malheureux a repris sa liberté et s'est enfui élever des chevaux dans le Sud.

Le deuxième (qui a remplacé l'ex-premier) s'est construit une maison paradisiaque sur une petite île isolée en thaïlande, pensant naïvement être peinard. Il n'a pourtant jamais réussi a passer des vacances la-bas sans se coltiner une de ses belles-soeurs (marmots inclus dont il fait la nounou) et héberge depuis quelques mois l'une d'entre elles.

Le troisième a décidé de venir s'installer dans une maison à exactement 20 mètres de chez mes parents. Toujours pas compris pourquoi non plus... Le pauvre fait depuis office d'homme à tout faire : ordinateur à réparer, tondeuse défectueuse, robinet qui fuit, panne d'essence etc...

Enfin, le quatrième (mon mari) a choisi de s'exiler en Angleterre pensant échapper au sort de ses comparses. Mais il n'a pas réalisé que sa belle-famille pouvait également traverser la Manche à coup d'Eurostar et venir squatter régulièrement, voire à temps plein comme le fait ma nièce depuis 1 an.

Il est vrai que lorsqu'on épouse quelqu'un, on épouse également sa famille... même si ce sont de gros boulets.

2 commentaires:

  1. et c'etait ou la marijuana?

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  2. Votre prose est vivifiante. Et me rappelle tellement de choses...

    Ah nature...

    Pleine réussite dans vos projets.

    Karyn

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et glouglou