mercredi 25 septembre 2013

Le Sleepover (trad le DormirAilleurs)

S'il y a bien une tradition anglo-saxonne qui m'a conquise, c'est le concept de Sleepover.




Je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup découché en primaire, ça ne se faisait pas trop dans notre banlieue et quand j'ai commencé à l'adolescence, mes parents me regardaient partir d'un oeil suspicieux, alors qu'ils avaient pris la peine d'appeler les parents de mes copines pour vérifier si le sleepover n'allait pas dégénérer en orgie partouzienne (désolée, je n'ai pas trouvé de photos...).

Sage précaution quand on a des enfants qui se transforment en machines à bobards dès qu'ils atteignent la puberté.

Mais en Angleterre et à New-York, le sleepover est monnaie courante, même avant 4 ans!

Qu'est-ce que c'est que ce truc? Quelles sont les règles? Quel est l'intérêt?

C'est archi simple : cela consiste à envoyer ton enfant dormir chez un copain et d'accepter de ne pas le voir pendant 24h. On prépare un petit sac à dos avec brosse à dents, pyjama, culotte de rechange (un baise-en-ville pour nains en somme), on met le sac à dos sur le dos du Nain, on enveloppe le tout dans un joli manteau, on prend le bus, on sonne à la porte de famille d'accueil, on dépose tout cela délicatement dans l'entrée après quelques consignes obligatoires ("tu fais pas le con hein??"), on ne s'attarde pas en mondanités, on se casse dans la foulée, ciao, merci, à demain!

Le Sleepover, c'est le truc qui rend les parents aussi heureux que leurs enfants! Les nains acquièrent leur indépendance et les parents retrouvent un parfum de liberté! Ô joie...

Bref, le truc indispensable quand on s'installe, c'est le fameux matelas gonflable qu'on sort dès qu'un copain vient à la maison. 


On a de la chance, ils en font des super moches, ça va plaire aux enfants ça....

Alors attention :
- se procurer une pompe automatique pour éviter de se retrouver à gonfler cette merde avec une pompe à vélo ("Maman, ça va prendre des heures...")
- s'attendre à une durée de vie assez courte ("Maman, je te promets qu'on a pas du tout sauté dessus à pieds joints pendant 1 heure!")
- prévoir un bon stock de rustine ("Maman, c'est Grosse Mémère qui a joué avec les ciseaux, je te jure c'est pas nous!")
- S'attendre à ce que la chambre se transforme en taudis et que ça sente le bouc le lendemain matin ("Tu vois Maman, t'as eu bien raison de pas nous laver hier soir car on a transpiré comme des fous!!" - "oui, et vous avez oublié de tirer la chasse d'eau...")
- Eviter toute réflexion gênante pour les invités ("Maman, elle sort d'où cette couche pleine de pipi?" - "C'est la mienne mon chéri, mon périnée déconne en ce moment...")
- "Rires étouffés jusqu'à minuit" rime avec "tranquilles jusqu'à 10h30"

J'adore avoir d'autres enfants en sleepover, on englobe un nouvel élément dans la famille, même sur une courte durée, on le cajole, on apprend à mieux se connaitre, on partage notre intimité en toute simplicité.

En en parlant comme ça, vous pourriez penser que je suis détendue du slip sur la question... et bien croyez-moi, j'ai eu du mal à lâcher Nain quand les premières occasions se sont présentées à New-York.

Tout d'abord parce que j'avais peur de déranger mais surtout, surtout... parce que Nain est somnambule...


Alors ne nous affolons pas, Nain est un "gentil somnambule" : pas vraiment le genre à se lever au milieu de la nuit, se faufiler dans la cuisine, choper le couteau le plus aiguisé et s'introduire dans la chambre des parents pour les égorger pendant leur sommeil!! (enfin, je dis ça, mais en réalité, je ne suis pas sûre à 100%...)

Nain, c'est plutôt le genre à se lever en sueur, rentrer dans notre chambre et rester debout au bord du lit en respirant très fort... Crise cardiaque assurée... On a eu droit aux soucoupes volantes, les patates dont il fallait s'occuper (?), le truc dans la chambre (?), bref, rien d'alarmant jusqu'au jour où, à New-York, il s'est barré de l'appartement au milieu de la nuit pour prendre l'ascenseur (moins dangereux que d'aller sur notre balcon situé au 35ème étage). 

Depuis, nous fermons la porte à clé...

Vous comprendrez aisément mes réticences qui n'ont finalement pas fait le poids face à la persévérance et l'immense patience des autres mamans que je ne remercierai jamais assez! Bref, j'attend maintenant le tour de Naine qui n'a pas été aussi gâtée que son frère et qui trépigne d'impatience d'inviter toutes ses petites copines et squatter en retour!

Car Naine, elle n'est pas somnambule. Non, non... Naine... elle ronfle...


Ces deux-là, pour les caser en même temps en sleepover, ça va être coton...

mardi 3 septembre 2013

"Papa, Maman... je vous aime mais..."

2 mois sans rien écrire, record absolu, mais il faut dire que ces vacances n'ont pas été propices à la réflexion et que je m'évertue à partir dans des endroits où Internet est un luxe indécent.

Cette année, j'ai testé les 2 concepts de vacances avec les Nains : les vacances en famille chez les grands-parents et les vacances avec les copains... 

HAAA, les vacances chez les parents... Alors attention, j'adore mes parents, ils me le rendent bien, mais il a bien fallu que je prenne mon envol et que nous prenions nos distances pour l'équilibre de notre relation.

A 16 ans, j'ai arrêté de partir en vacances en Bretagne dans la maison familiale où je me faisais grave chier.
A 24 ans, nous avons décidé d'un commun accord que nous ne pouvions plus vivre ensemble et j'ai emménagé dans un studio plus petit que ma chambre.
A 25 ans, j'ai arrêté de leur demander du pognon pour finir le mois
A 28 ans, j'ai épousé Mari et ai abandonné leur nom pour adopter celui de mon époux
A 30 ans, j'ai eu Nain et je suis partie m'installer à Londres dans la foulée, le placenta encore sous le bras, étirant la distance entre nous et réduisant nos retrouvailles à 3-4 fois par an (et pas plus d'1 semaine hein...)

A ce rythme, j'étais bien partie pour ne finalement voir mes parents qu'une fois par an à Noël.

Et bien que nenni!

Depuis 4 ans, je passe une bonne partie de TOUS mes étés chez mes parents dans cette maison bretonne que j'ai tant haïe. La venue de 2 nains et un pragmatisme non voilé nous ont finalement rapprochés... 

L'avantage des parents, c'est qu'ils n'ont pas changé depuis qu'on se connait donc leurs réactions et mode de vie restent sans surprise. 

L'inconvénient, c'est que même à l'aube de mes 40 ans, ma mère continue à me parler comme si j'étais une petite fille de 12 ans : "Tu peux pas ranger tes affaires qui trainent dans le salon?", "Je suis allée faire un tour dans ta salle de bains : bonjour l'hygiène!!", "c'est pas côôôôômme ça qu'on fait cuire un poulet! raaa, laisse, je m'en occupe!!", "Tu pourrais quand même te bouger pour passer ton permis...", "il faudrait que tu fasses un petit peu attention à ton poids", "le langage s'il te plait! tu dis vraiment trop de gros mots, c'est pas possible!"... Bref, comme vous pouvez l'imaginer ou avez pu le vivre, au bout de quelques jours, ça peeeeuuuuuuut partir en sucette. Ajoutez à cela les horaires de repas figés dans le marbre et les quelques grains de sable dans l'entrée, le spectre de l'engueulade dans la cuisine au milieu des enfants qui crient n'est jamais très loin.

La question est donc : "Passé les 35 ans piges, avons-nous encore l'âge de partir en vacances avec nos parents?"

Certains de nos copains ont eu l'opportunité d'avoir une maison de vacances sans avoir à partager avec leurs divins géniteurs : Résultat : pas d'embrouilles et un rythme qui s'improvise au fur et à mesure des jours.

Il y en a d'autres qui réussissent à virer leurs parents de leur propre maison pour en profiter pleinement. Ca peut paraître ultra gonflé à première vue : "Papa, Maman, je vous aime, mais si vous pouviez vous barrer 1 semaine au mois d'août pour nous laisser la maison et nous foutre la paix, ça serait sympa!". Gonflé en effet... jusqu'à ce qu'on réalise que certains parents acceptent avec joie de céder la place à leur progéniture et petite descendance, sans s'atermoyer de ne pas être avec nous.

Nous, ce sont les jeunes parents qui débarquent avec : 
- leurs marmots (qui sont pas élevés)
- leurs caprices ("Ha non mais nous, on mange que bio") 
- leurs grands projets ("On veut du multi-activités 5 jours/7")
- leurs angoisses existentielles ("Putain y'a toujours pas de wifi dans cette baraque???")
- leurs copains ("Juste 2 couples avec 3 enfants chacun pendant 1 semaine, ça va être easy!")
- leur parfaite organisation ("On peut vous emprunter votre voiture pendant 3 jours? Vous en avez pas besoin là?")
- leur sens de l'initiative ("Y'a quoi à bouffer ce soir? J'ai faim....")
- leur concept de la vie sociale ("Roo vous êtes vraiment obligés d'inviter vos vieux potes à dîner? C'est relou...") ou des vacances en famille ("Bon, on vous laisse les enfants 3 semaines, ça va aller niveau organisation?").
- et leurs vieilles aigreurs d'enfance malheureuse ("Ouiiiiin, vous avez toujours été si méchaaaaaants avec mouuuuuuuaaaaaa!")

Maintes fois, ma mère m'a dit : "Avec tes enfants, c'est quand même mieux quand t'es pas là!".
Traduction : "T'es vraiment obligée de squatter si longtemps? On peut pas pourrir nos petits-enfants tranquille sans que tu sois sur notre dos avec tes concepts débiles new-generation d'éducation?"

Parce que si on y réfléchit bien, la question n'est pas vraiment de savoir si nous, en tant qu'adultes, sommes prêts à passer nos vacances chez nos parents. La question est plutôt : "Est-ce que nos parents ont encore envie de passer leurs vacances avec nous?"

Chers lecteurs, je vous laisse répondre à cette épineuse question...