lundi 23 avril 2012

A voté

Samedi était à New-York le Jour J que tout le monde attendait pour le premier tour des élections. Chacun est allé tout guilleret à son bureau de vote sans pour autant dévoiler quel allait être son choix mais pour ceux que ça intéresse, les résultats sont dévoilés en détail sur le site de French Morning, ici

No comment sur les résultats please, ce n'est pas le but du post.

Pour ma part, habitant Midtown East, j'ai du me traîner jusqu'au Service Culturel Upper East Side, non loin du Consulat qui a également ouvert ses portes pour l'occasion.


Le plan était simple, bien ficelé : on laisse les Nains à belle-maman à Central Park le temps d'aller voter, soit 15 minutes chrono et on glande toute l'après-midi sous les cherry blossoms...

Les 15 minutes se sont transformées en 45 minutes et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas dû à l'incompétence ou le manque d'organisation du Consulat mais au défilé de boulets qui se sont donnés rendez-vous au même endroit que nous...

Boulet n°1 : le bigleux

On arrive avec Mari, juste 4 personnes devant nous, c'est cool, on devrait pouvoir torcher ça rapide. Au bout de 10 minutes, la queue n'a toujours pas avancé et on se demande pourquoi personne n'est dans l'isoloir ou en train de glisser sa petite enveloppe bleue dans la fente...

Zaza, modèle de patience : "Il se passe quoi là? On tricote ou quoi?"

Votante : "Je sais pas, il se passe rien depuis 15 minutes..." Par contre, un afflux de français arrive en fanfare pour se coller derrière nous en file indienne.

Bénévole : "On a un souci avec le monsieur là... Il a signé dans la mauvaise case..."

Zaza : "C'est possible ça de voter dans la mauvaise case??"

Bénévole : "Oui, et ça pose un gros problème car il ne peut pas voter 2 fois ou pour une autre personne évidemment... Du coup, on doit régler ce problème avant de vous faire passer..."

Ha bah comme qui dirait, on n'a pas les couilles sortis des ronces ...

Zaza :"Et on peut pas voter aux bureaux à droite là?? "

Bénévole : "Si si, mais c'est que pour les personnes de I à Z... D'ailleurs, mesdames, messieurs, si votre nom de famille commence par une lettre entre I et Z, inutile de faire la queue ici, vous pouvez aller sur la file de droite où il n'y a personne!!"

Bien sûr, personne ne bouge...


Boulet n°2 : moi même, la femme mariée écervelée

Je me présente enfin

Bénévole : "Votre carte consulaire s'il vous plait"

Zaza : "Voici"

Bénévole : "Ha mais vous êtes pas dans la bonne file..."

Zaza : "Pourquoi??"

Bénévole : "Bah vous devez voter sous votre nom de jeune fille..."

Zaza : "Ha bon??"

Bénévole : "Bah oui... et comme votre nom de famille commence par S, il faut aller dans l'autre file..."

Voilà, la file de I à Z qui était vide s'est d'un coup remplie de ceux qui ont réalisé qu'ils n'étaient pas dans la bonne file et qui se sont précipités là où j'ai du poireauter encore 10 bonnes minutes à cause des 2 énergumènes ci-dessous (cas n°3 et 4)



Boulet n°3 : celui qui doute de rien

Boulet n°3 : "Dites-moi, tant que je suis là, c'est possible de voter pour les Législatives?"

Bénévole : "Non, c'est en Juin..."

Boulet n°3 : "Et on peut pas voter à l'avance? Je vous mets ça sur un bout de papier et puis vous enregistrez mon vote!"

Bénévole : "NON, CE N'EST PAS POSSIBLE DE VOTER A L'AVANCE!!"


Boulet n°4 : l'égaré

Boulet n°4 : "Vous avez besoin d'une pièce d'identité?"

Bénévole : "Bah oui... Ha mais vous vous êtres trompés de bureau de vote..."

Boulet n°4 : "Bah? C'est pas ici le Consulat??!!"

Bénévole : "Non... C'est pas ici... Vous êtes au Service Culturel..."


Boulet n°5 : le malchanceux

Au moment de partir, nous tombons nez à nez avec un pote et sa fille.

Zaza : "Bah? Qu'est-ce que tu fais là? T'habites à Soho, tu devrais pas voter à Chelsea??"

Boulet n°5 : "Si, ma femme et tous nos potes ont pu y voter mais ils se sont plantés pour moi dans la liste... Du coup, je me suis tapé Dowtown-Upper East Side pour voter..."

Zaza : "Bon bah on va t'attendre mon pauvre... On t'embarque à Central Park!!"


Voici donc comment on finit par mettre 45 minutes pour voter au lieu du quart d'heure légal et je tire mon chapeau aux bénévoles qui ont du voir passer tout un panel de boulets durant cette journée!

On attend le second tour avec impatience et cette fois-ci, je me mets dans la bonne file et surtout... je me pointe à l'ouverture et je vote pour le seul qui puisse nous sauver :


Merci Facebook ;)

Et à savoir chers amis expatriés, n'oubliez pas de vous désinscrire de vos Consulats dès que vous partez si vous ne voulez pas vous retrouver dans la situation de tous les anciens expats qui n'ont pas pu aller voter dimanche dernier (merci Bene pour l'article ;))

jeudi 12 avril 2012

L'appel au (B)Urnes

Mardi dernier, j'ai eu l'immense chance de rencontrer notre Consul à New-York avec d'autres blogueurs dans un "cadre informel et décontracté". 

Mr Lalliot, alias Philou ou Phiphi dans la communauté française new-yorkaise nous a donc royalement reçus dans son magnifique bureau pour parler notamment de leur nouveau site, MyFranceinNY et de notre éventuelle contribution pour aider tous ceux qui souhaitent s'installer à New York. On sort de l'image poussiéreuse et vieillissante qu'on peut se faire de l'administration française à l'étranger et l'ouverture d'esprit et la qualité d'écoute de notre Consul apporte, dixit Clara, "un nouvel espoir dans la diplomatie française". Affaire à suivre donc.

Cependant, au détour de la conversation, Mr le Consul nous a rappelé que les élections présidentielles arrivaient à grands pas et qu'il était temps qu'on songe sérieusement à booker son samedi après-midi pour aller faire la queue au bureaux de vote.




Impossible d'oublier notre devoir de citoyen français quand on voit le nombre de mails qu'on reçoit à la queue leuleu depuis 1 semaine... Ainsi, les candidats à la présidentielle, réalisant peut-être un peu tard que les français de l'étranger représentaient une manne électorale (2,5 millions d'expats), nous abreuvent de messages, lettres ouvertes, vidéos, nous martelant que nous faisons rayonner la France à l'étranger, sans parler des candidats aux élections législatives qui nous remettent une seconde couche : la boîte à spams dégueule à n'en plus finir.


Attention, voici la carte des desserts, celle qu'on consulte même si on sait pas quoi choisir. 

NB : les candidats ont été triés avec grand soin par ordre alphabétique, n'y voyez aucune préférence de ma part :

François BAYROU et les démocrates


Un message court qui nous invite à évoquer nos préoccupations 15 jours avant les élections... y'a comme un souci de timing là...



François HOLLANDE

Là, on a droit à une vidéo, c'est bien, c'est moderne mais François, on sait bien que tu nous détestes, nous les français à l'étranger. Dans ton esprit, nous sommes tous des évadés fiscaux roulant sur l'or et ton rêve serait de nous taxer en plus des impôts que nous payons déjà ici histoire de bien nous faire chier. Et j'ai bien failli m'étouffer de rire ce matin quand j'ai reçu ce mail d'appel aux dons 10 jours avant les élections ;))



Eva JOLY



Etonnamment lucide, la lettre évoquant la priorité des verts pour les français à l'étranger me fait rêver mais après quelques temps aux Etats-Unis, où on noie l'Environnement sous une tonne de sacs plastiques, je ne pourrai plus vivre sans clim!



Marine LE PEN



Où on évoque pour la première fois la perte de sa nationalité française si on s'attarde trop à l'étranger. Voter FN quand on est expatrié, c'est complètement illogique : on voterait pour quelqu'un qui virerait tous les immigrés de France mais on conçoit tout à fait que les Français s'installent à l'étranger. C'est comme si un candidat US proposait que tous les Français soient mis dans un charter direct pour Roissy (remarquez, les douanes américaines s'en chargent déjà très bien...)


Nicolas SARKOZY



Une lettre indigeste de 34 pages. J'l'ai pas lue. Comme beaucoup, j'ai encore en tête l'énorme bourde sur la fameuse création d'un "impôt lié à la nationalité visant les vilains ressortissants français partis à l'étranger" et la vidéo de NKM, envoyée en panique pour rassurer tous les expatriés lambdas qui non, ne gagnent pas des millions et se retrouvent au contraire avec un taux d'imposition quasiment similaire, et des frais d'assurance maladie et de scolarité qui en feraient fuir plus d'un. 

Bref, on nous agite sous le nez la gratuité des différents lycées français dans le monde qui donnent encore la priorité à ceux qui ont les moyens d'aligner les zéros sur un chèque (c'est que ça coûte cher de vouloir apprendre à nos enfants à lire et écrire en français...) parce que l'Education reste notre problème majeur.

Certains vont me dire : "Ecoute Zaza, t'es bien mignonne, continue à nous faire marrer avec tes gros mots mais please, ne te ridiculise pas en parlant politique, c'est pour les gens plus intelligents"

En lisant certains commentaires sur les articles nous concernant, j'en vois beaucoup qui nous crachent dessus, une haine à demi-avouée qui me fait mal au coeur : si tu as quitté la France, même temporairement, tu n'es plus français, tu n'es plus concerné par nos problèmes de chômage et nos grèves à répétition. Traître à la Nation, on t'aura par la peau du cul et y'a pas de raison que t'en chies pas autant que nous et que tu payes pas d'impôts en France toi aussi (même si en échange, t'auras juste que dalle)!!

Et bien sachez que j'ai encore ma carte d'électeur et que je compte bien m'en servir ne serait-ce que par considération pour ceux qui n'ont pas cette chance. Plus qu'un devoir, une obligation.

Et je vous emmerde.

mardi 3 avril 2012

Le Mari Prodigue (de bons principes d'éducation)

Voilà, Mari est enfin rentré à New-York après 1 mois d'absence.

Que dire? Comme je suis de nature "petite teigne", je m'étais préparée à lui faire la peau à son retour et le faire ramper sur un chemin de croix à base de couches, homework, cuisine, repassage et activités ludiques pour les enfants : "Maintenant que tu es rentré, à toi d'en chier...".

Malheureusement, mes petites satisfactions personnelles n'ont pas fait le poids face à la joie, voire le soulagement, de le retrouver sain et sauf, et c'est non sans émotion que nous l'avons accueilli à la maison avec un abreuvage de rires et de câlins.

Je vous rassure, cela n'a duré que 24h00... Parce que dès le lendemain, Bibi qui avait quand même pris un jour off pour profiter de son Mari, s'est retrouvée à faire le tour du pâté de maison pour aller déposer les costumes de monsieur au pressing et ses chaussures toutes dégueulasses chez le cordonnier. Et là, je me suis dit :"fait chier, c'est reparti pour l'engrenage de la femme au foyer qui bosse et qui se retrouve avec un 3ème enfant dont il va falloir s'occuper".

Je dois avouer que pendant l'absence de Mari, j'ai du improviser un style de vie qui ferait hurler Laurence Pernoud (Dieu ait son âme...).

Zaza : "Bon, vu que Papa est pas là, ça va être la grosse teuf tous les jours, on va se marrer comme des oufs!!"

Nain : "Ca veut dire qu'on va arrêter de faire les devoirs?"

Zaza : "Ha non, faut pas rêver non plus... Les devoirs, ça reste notre corvée, c'est pour nous rappeler qu'on est des grosses taches en reasoning mathématiques... Ca veut dire mes chers enfants, qu'on va pouvoir regarder Netflix tous les jours, manger des bonbons, faire des sleepovers chez les autres histoire de se taper l'incruste, manger des pâtes et tout ce qui a de comestible avec du ketchup à TOUS les repas, et faire péter delivery.com si je rentre trop tard du boulot!"

Nain : "Youhou!!!"

Naine : "Dora! Dora! Dora!"

Bref, pendant 1 mois, on a fait n'importe nawak et j'ai mis en veille ce truc qu'on appelle communément "L'éducation". La machine était plutôt bien rodée et les nerfs à 200% pour tenir le coup.

Or, depuis que Mari est rentré, finie la rigolade : le mâle est de retour.

Insensible aux tâches domestiques, bossant comme un âne et nul en cuisine, Mari est comme beaucoup d'hommes en dehors du Quotidien : ça, c'est le job de Bobonne, son territoire, son fardeau, un mélange de petites victoires et d'anodines fautes de jugement. Mais cela n'empêche pas le Mâle d'essayer d'imposer ses lois quand il nous fait l'honneur de sa présence. S'il était un quadrupède, il urinerait dans toutes les pièces de la maison pour marquer son territoire dès qu'il arrive... Mais comme je le lui ai formellement interdit rapport au fait que c'est quand même super dégueulasse et que Naine le fait déjà, il a trouvé un autre moyen d'imposer son style qui consiste grosso-merdo... à me faire braire.

Mari : "C'est bon je suis là, je vais les faire dîner, leur brosser les dents, les coucher, laisse JE GERE"

Zaza : "Bon les enfants, Papa est rentré, va falloir éteindre la télé..."

Nain : "Rôôôôôôôôô!!!"

Naine : "Waaaaaa!!! Naaaaaaannnnnn!!!"

Mari : "Ha ça suffit les caprices, si ça continue comme ça, on arrête la télé!!"

Zaza-Nain-Naine : "QUOI???!!"

Mari : "Oui, et puis l'Ipad, y'en a marre! Les crises d'hystérie, c'est plus possible!"

Zaza : "Mais fuuuuccck, jamais de la vie! Si j'ai pas droit à ma pause, je deviens folle! Non mais d'où tu sors ces idées à la noix?? d'où tu viens foutre le merdier dans mon organisation??!!"

Mari : "On en reparlera après que j'aurai fini de les faire dîner! Allez, à table les Nains! et je vous préviens les enfants, avec moi, finis les caprices : vous-ne-sortirez-pas-de-table-et-pas-de-dessert-si-vous-n'avez pas-fini-votre-assiette!"

Zaza : "Non mais attend, s'ils ont pas très faim, c'est pas trrrrès grave s'ils ne finissez pas leur assiette, ça fera des restes pour le dîner de demain!"

Mari : "Bon, va faire joujou avec ton ordi là, c'est moi qui gère. Allez psssschhttt, psccchhhiiiittt!!" 

Et là, je me fais renvoyer dans mon canapé comme un vilain moustique qu'on chasse de la main. Bien entendu, les hurlements ne tardent pas : d'abord ceux des Nains, puis ceux de Mari puis re les Nains qui bien entendu n'ont absolument pas faim vu qu'ils se sont goinfrés de gâteaux DEVANT la télé... 

Moi, je me bouche les oreilles et j'attend le debriefing de Mari qui est toujours le même : "Bon, va falloir être plus ferme sur les repas hein? et je veux qu'on arrête les débilités à la télé, j'ai bien compris que je ne peux pas compter sur toi, donc à partir de maintenant, je vais faire des "trucs" avec les enfants le week-end pour les rendre plus intelligents!!" Oui, parce que moi, mon rôle, tout le monde le sait, c'est de les rendre plus cons...

Mais malgré la meilleure volonté du monde, il a bien fallu admettre que 

1. Les nains, c'est crevant :



2. Les nains, c'est plus fort que toi :




Moi j'aime bien quand Mari gère...