mardi 18 mai 2010

Que rêves fument et pleurs se consumment...

Les pleurs d'un enfant, c'est un peu comme les rêves. Il faut apprendre à les interpréter.

Je ne rappelle plus du nom du pédo-psychiatre qui a pondu cette énormité, mais pour quelqu'un comme moi qui n'a pas une once de 6ème sens et encore moins de subtilité, cela m'a plongée dans une profonde méditation.

Rappelons tout d'abord qu'un nourrisson ne parle pas. Mais cela ne l'empêche pas de savoir exactement ce qui ne va pas. Donc, plutôt que de faire la tronche (comme Maman) ou de se maraver la tête au Pub (comme Papa), quand ça ne va pas, Naine pleure.

Je pourrais bien évidemment balancer un bon "Tu vas arrêter de brailler bordel! Putain, je suis pas devin moi!!" dont j'ai le secret, je remplis mon devoir de Mère dans le calme et avec une patience exemplaire.

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Quoi? Qu'est-ce qu'il y a encore?"

N'ayant aucune réponse (merci...), ce serait donc à moi de deviner....

Zaza : "T'as faim? Tu veux un biberon? Hop, voilà un petit 150 ni vu connu ch't'embrouille"

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Ha bah non. Apparemment, t'as pas faim. C'est pas grave, je le mets au frigo. Bon. T'as froid alors?

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "C'est ça? Hmmm... Regarde, je te mets le petit pull en laine de Tantine, ça devrait aller avec ça non?

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Ha bah non. Apparemment, t'avais pas froid. T'as trop chaud alors?

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "T'as trop chaud hein? Bon, bah je te l'enlève. C'est pas la peine de brailler comme ça."

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Ha bah non. Apparemment, t'avais pas chaud. Hmmm.... T'as la couche pleine? Attends, je regarde"

Alors petit intermède les cocos. Pour vérifier si la couche est pleine, il faut enlever le pantalon, les collants et le body. Ok, c'est peut être relou, mais à juste glisser son index entre la couche compressée par le body et la partie "délicate" parce qu'on a un gros coup de mou, on se retrouve avec du caca plein les ongles. Life sucks, I know.

Zaza : "Ha bah non. Apparemment, t'avais rien fait. Hmmmm.... JE SAIS!!! TU ES FATIGUEEE!!! TU AS ENVIE DE DOOORMIR!!

O gloire, joie et bonheur! Imaginez mon sourire extatique, bénissant à plat ventre le ciel et la moquette jonchée de vomi de m'avoir doté un enfant qui est capable de dormir en pleine journée alors qu'il fout déjà pas grand chose de ses journées! Je vais au moins avoir le temps de faire la concierge sur Facebook, me mater un épisode de True Blood et peut-être même un petite partie de belote.

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Pfffff... Ouais ok... J'ai compris... T'as pas sommeil"

Adieu trompettes, chorale d'anges à moitié nus et rayons lumineux...

Naine : "WAAAAAAA!!!"

Zaza : "Je comprend pas ce que tu veux..."

Nain : "Maman... Je sais..."

Zaza : "Ha ouiiii???!!! J'ai pourtant tout essayé..."

Nain : "C'est pas ça Maman. Elle pleure parce qu'elle veut regarder un petit DVD..."

Zaza : "..."

Naine : "..."

Nain : "..."

Zaza : "Ha je crois pas non. Y'as pas de DVD. Bien tenté mais c'est NON!"

Nain : "Et Cbeebies?"

Zaza : "La télé non plus, il est pas encore 17h00. J'ai dit NIET!"

Nain : "WAAAAAA!!!"

Naine : "WAAAAAAA!!!"


Et voilà comment on se retrouve avec 2 enfants qui braillent pour le prix d'un, mais au moins, je sais pourquoi ils pleurent...

Putain ch'uis trop forte.

jeudi 13 mai 2010

Cornwall

Pour le premier bank holiday du mois de mai, Mari et moi avons décidé de partir "un peu loin" de Londres.

Comme nous quittons bientôt l'Angleterre, nous avons réalisé avec honte que nous n'avions que très rarement quitté Londres pour visiter cette Grande Ile (bon à part une escapade à Bath - étape obligatoire - et un séjour fish & chips à Brighton). Donc, sans pour autant s'envoler vers l'Ecosse ou l'Irlande, on a visé le sud sud ouest de l'Angleterre : les Cornouailles.

Haaa, les Cornouailles... On pense à la légende arthurienne, les falaises balayées par des vagues majestueuses, un arrière-pays sauvage et mystique. Bon, en gros, ça ressemble étrangement à la Bretagne, les crêpes en moins.

Bref, pour aller dans les Cornouailles, faut quand même se farcir 4h30 de train. Rien n'est plus facile que de prendre des billets, je vais sur thetrainline.com, prends 3 billets (même si les enfants de -5 ans peuvent voyager gratuit) et comme on allait pas se ruiner, je les ai pris en off-peak.

Le principe des off peak est le suivant : vu la cadence régulière des trains, plutôt que de réserver un billet, il suffit d'acheter un billet off-peak qui vous permet de prendre le train vers la destination souhaitée à n'importe quelle heure. C'est moins cher et plus flexible.

Bref, on arrive 30 minutes en avance à la gare, les 2 nains en surchauffe, Mari en totale symbiose avec son Blackberry et moi au taquet devant le panneau d'affichage. Enfin, le train pour Par arrive quai n°5... et là... c'est la moitié de Paddington qui se rue vers les tourniquets...

J'envoie Mari en avant pour qu'il nous tope des places et le retrouve coincé dans un wagon au milieu de 60 voyageurs debout, la poussette en équilibre sur la valise. Car voyez-vous, First Great Western, la compagnie qui dessert le grand Ouest, est géré par des petits malins qui vous vendent des billets sans pour autant vous informer que TOUS les trains sont bondés la veille d'un Bank Holiday et que TOUS les sièges sont déjà réservés.

Bref, avec Naine qui régurgite dans son BabyBjorn, Nain sur les genoux qui a une subite envie d'aller aux toilettes, les sacs sous les pieds et Mari ayant disparu de mon champ de vision, on peut dire que j'ai fait pitié à des voyageurs très sympathiques qui m'ont laissé leur place à tour de rôle. On se croirait quand même dans le Tiers-Monde....

Bref, pour le retour, malgré le retard du train et l'annulation des précédents qui a rameuté un bon nombre de passagers indésirés, on a voyagé très confortablement car, Dieu merci, j'avais fait péter la First Class avec boissons gratuites!! C'est ça qu'il faut faire les gars, faut arrêter de faire les radins!!

Malgré tout, on a eu beau passer 4h30 de train dans un wagon plein à craquer au milieu de hurlements d'enfants, on a même pas eu mal. Car les Anglais, et c'est leur force, ne râlent JA-MAIS... et surtout les contrôleurs, et c'est leur instinct de survie, ne font jamais leur apparition pour contrôler les billets...


Pour les photos, va falloir attendre que mon ordinateur daigne se rallumer correctement...

mercredi 5 mai 2010

Coupure Pubs

Tous les français de Londres connaissent le magazine Ici-londres.

On le trouve en allant chercher sa bouteille de Pouilly chez Nicolas (bande d'alcoolos!), son pain au chocolat chez Paul ou Maison Blanc (bande de p'tits gros!), dans n'importe quelle librairie française (bande d'annalfabêtes!), en allant refaire son passeport au Consulat (bande de fonctionnaires!), dans n'importe quel restaurant français (bande de chauvins!), dans les épiceries fines avec de bons produits bien de chez Nous (bande de voleurs!) ou chez le fromager (et en plus ils puent du bec!)... Bref, vous ne pouvez pas le rater.

Personnellement, j'utilise le site web du magazine pour lire les petites annonces, mais pas celles du genre" JH bien monté cherche JF asiatique un brin fantasque" mais les annonces de baby-sitter. C'est pas compliqué, c'est gratuit et même les cyber-quiches peuvent arriver à l'utiliser de façon optimale (cette phrase ne veut absolument rien dire, j'en ai bien conscience...).

Et bien figurez-vous que le mois dernier, une journaliste m'a demandé d'écrire une petite chronique pour le magazine, le tout illustré par l'inévitable LiliBé.

Je vous livre un aperçu :


Oui, je sais, j'ai encore fait ça comme un porc.


Seule contrainte, le texte devait contenir 1700 signes max, espaces compris. Bien évidemment, un peu abrutie, je m'imaginais déjà à compter toutes les lettres et les espaces avec mes petits doigts boudinés. Heureusement, la journaliste d'Ici-Londres m'a gentiment donné l'astuce ("il vous suffit de cliquer dans « outils » puis « statistiques » et vous aurez le comptage. Attention, c’est bien à « espaces compris » qu’il faut regarder") pour m'éviter ce genre de galère.

Bref, je vous livre le texte sans version longue, même si j'avais plein de trucs à rajouter (c'est que j'ai un peu la flemme...).

Parmi les multiples préjugés que l'on peut se faire sur la vie en Angleterre, vient dans le top Five : l'Alcoolisme, l’Exécrable Nourriture, la Décoration Kitsch, l'inévitable Tea-Time et surtout, le "Mauvais Temps".

La plupart des gens ont en tête une image de Londres sous la pluie ou perdue au milieu du « Fog ». Bon, on va pas se mentir : c’est pas entièrement faux, mais c’est plus subtil que ça…

Le plus surprenant, ce n’est pas le mauvais temps à proprement parler, mais les variations de temps dans la même journée.

C’est un peu comme une mauvaise recette de cuisine : un soupçon de ciel bleu le matin, on recouvre de quelques nuages inoffensifs à midi, on arrose le tout avec un bon crachin à l’heure du café, on saupoudre légèrement avec de la grêle à 4h00, le tout agrémenté d’un petit vent glacial insistant. Bref, on peut vivre les quatre saisons dans une seule et même journée et croyez-moi, ce n’est pas bien pratique pour s’habiller !

Ainsi, à mon arrivée à Londres, néophyte que j’étais, dès que j’apercevais le matin un magnifique ciel bleu qui m’offrait en perspective une merveilleuse journée, je sautais dans mes tongs et laissais naïvement ma parka sur le porte-manteau.

J’en ai passées des journées à patauger dans mes tongs sous une pluie diluvienne à me demander s’il était bien raisonnable de taper dans le rayon parapluie à l’entrée du Boots.

Dorénavant, pour ne plus me laisser surprendre, je fais comme tous les anglais : je pars avec plusieurs couches sur le dos et j’improvise ma tenue au gré de la journée, et surtout… au lieu de me cailler les miches sous un abri-bus en attendant que ça se calme, je me réfugie dans un pub avec un bon petit café… ou une bière…

Il ne faut donc plus s'étonner de trouver des anglais à moitié ivres dès 11h00 du matin...