jeudi 22 novembre 2012

The guest dilemma

Ne vous méprenez pas... Quand on part s'installer à l'étranger, on ressent vite l'envie de voir la famille et les amis que nous avons lâchement abandonnés pour vivre une autre aventure. Pour certains, la coupure est assez violente et j'en ai croisé beaucoup qui ont du partir à l'arrache après avoir vendu en catastrophe maison, voiture, meubles, électroménager et animaux domestiques poilus.

Les premiers temps sont assez difficiles : la solitude forcée sied peu au genre humain et notre seule compagne est la dépression post-expatriation qui s'installe insidieusement avec ses valises remplies de cris, de pleurs et de frustrations en tout genre. Ajoutez à cela des enfants en plein terrible 2s' et le tour est joué, les assiettes ne tardent pas à voler à travers l'appartement.

La seule bouffée d'air frais, c'est quand les proches débarquent pour nous rendre visite. Et les quelques jours passés ensemble sont d'une rare intensité: on profite au maximum de leur présence, trop courte, on les reçoit aux petits oignons pour qu'ils aient envie de revenir, on remplit le frigo jusqu'au plafond, on leur fait partager notre quotidien, on ressasse nos souvenirs en gloussant, on établit un planning de malade ponctué de musées/ballades/restos/shopping etc... Une douce nostalgie vient mettre un gros coup de pied au cul à la vilaine dépression 

Les premiers temps, j'avais plaisir à faire le guide que ce soit à Londres ou New-York qui sont 2 villes que l'on peine à découvrir en seulement 1 semaine tellement il y a de choses à faire. Je n'aime pas faire le Tour Operator mais partager la découverte de sa ville avec des gens qu'on aime, ça n'a pas de prix, même s'il faut se trimballer les nains qui n'ont pas encore le réflexe de marcher tout seuls... La poussette dans les escaliers du métro et le porte-bébé qui scie les omoplates, ça achèverait une mule...

Bref, à partir du moment où les gens font l'effort de venir nous voir, on fait en sorte de passer le maximum de temps avec eux et que ça se passe bien.

Cependant, à peine ont-ils passé le pas de la porte pour partir, que notre seule envie est de se ruer sur le canapé et de ne plus en bouger pendant 2 heures... parce que avoir du monde à la maison, c'est top, mais je dois avouer que ça me flanque sur les rotules! Que ceux qui n'ont jamais dit :"Putain!! Ils sont partis!!" lèvent la main... vous êtes de gros menteurs...

Mais cela dépend des cas, car voyez-vous, tous nos invités ne fonctionnent pas de la même façon :

1. Les invisibles
Ceux-là débarquent chez vous avec un planning déjà bien établi. Inutile de leur expliquer où aller, ils ont déjà préparé leur sac à dos avec plan, guides annotés, bouteilles d'eau et CB prête à chauffer. Passé le mystère de la MetroCard/OysterCard, je les vois à peine : ils partent juste après le petit-déjeuner et ne reviennent que pour l'apéro, les ampoules au pied, les bras chargés de cadeaux-souvenirs aussi moches les uns que les autres. Généralement, ils font en 1 semaine ce que nous n'avons jamais pris la peine de faire en plusieurs mois.

Inconvénients : on a l'impression de faire office de B&B
Avantages : c'est plus frais, zéro stress, on rigole plus

Consommation d'alcool : 8/10
Etat de fatigue : 3/10


2. Les courageux
Eux, ce sont les invisibles mais avec enfants... La maison se transforme en squat : on case les nains dans une même chambre en perpétuel bordel, les valises dégueulent dans tous les sens, les poussettes s'accumulent dans l'entrée et les repas sont épiques! 

Inconvénients : 
Il faut ressortir le lit parapluie qui prenait la poussière, expliquer que "non, j'ai jeté mon babycook et le chauffe-biberon depuis belle-lurette. Non, vous ne trouverez pas de Blédichef au Tesco. Oui, tes gamins vont bouffer de la merde non-bio pendant une semaine. Non, j'ai que des couches Taille 6 donc  oui, ça va lui arriver au niveau des aisselles". 

Les avantages :
Leur programme se cale parfaitement avec celui des nains, ravis d'avoir des copains 24/7 (parce que plus on est nombreux, plus on fait les cons)

Consommation d'alcool : 234/10
Etat de fatigue : 10/10


3. Les vieux
Parents/beaux-parents, dans le même sac, hop! J'adore les voir à la maison car les rôles s'inversent : on prend soin d'eux comme eux l'ont fait avec nous quand nous étions enfants. Le patron, c'est Bibi, donc Maman, tu reposes cette casserole. De plus, je ne sais pas pour les vôtres, mais les miens, ils pigent pas un mot d'anglais. 

Inconvénients : 
Ne jamais, ô grand jamais les laisser s'aventurer seuls même s'ils vous assurent d'être assez grands : c'est un coup à les perdre à tout jamais et je suis d'ailleurs étonnée que le Consulat n'organise pas un bureau d'accueil pour parents perdus. 
Risque d'accrochage élevé (c'est qu'on perd patience avec l'âge)

Les avantages :
On peut leur faire un programme light : un musée + un déjeuner et le tour est joué, ça les achève pour la journée. 
Ils marchent super lentement (1 pause tous les 400 mètres)
Ils sont raaaaaaavis de s'occuper des nains parce que ne vous leurrez pas, vos parents ne viennent QUE pour leurs petits-enfants. Toi, t'es juste là pour faire joli (et la bouffe).


Consommation d'alcool : 0/10 (parce que sinon, on se fait traiter d'alcoolo par ses parents) 
Etat de fatigue : 5/10



Ainsi, le dilemme de l'invité, c'est qu'on est tiraillé entre l'envie de passer du temps avec lui et celle de ne pas perturber son train-train. J'ai croisé des amis le week-end dernier qui ont déménagé d'une maison de 4 chambres à Fulham pour se retrouver dans un petit appartement de 2 chambres : leur argument était qu'ils avaient eu tellement de visites qu'ils en avaient marre de faire office de guest house.

Mais nous, nous sommes masos, nous avons fait exprès de prendre un appartement avec 3 chambres en lançant des invitations à gogo, trop heureux d'avoir raccourci la distance avec nos proches. 

Le secret? Ne pas se forcer, de-stre-sser et prévoir une petite bouteille en back-up...


Et au fait, HAPPY THANKSGIVING EVERYONE!!


lundi 12 novembre 2012

Haut les coeurs mes braves lecteurs!

J'avais le projet de vous raconter encore des trucs super passionnants comme les élections américaines, la vie à New-York après Sandy, mon anniversaire fêté avec brio samedi dernier, ou encore la problématique de recevoir des copains avec la maison en évitant au maximum de se retaper les mêmes circuits touristiques londoniens, ou encore le fait que je ne pourrai malheureusement pas être de la fête mercredi prochain pour la remise des prix des "Golden Blog Awards" à Paris. 

Mari ayant décidé de m'abandonner 3 jours cette semaine, Bobonne reste à la casa avec les Nains (on va faire péter les pizzas et les âneries à la télé, ça va être Noël avant l'heure). 

Du coup, je n'aurai pas l'occasion de faire connaissance avec tous les autres bloggeurs qui ont participé au concours et qui, à priori, font preuve de suffisamment de fair-play même s'ils ne gagnent pas. Ce qui n'est apparemment pas le cas de tout le monde, quand on voit la mauvaise réaction de certains perdants qui frisent la connerie lourde.

Bref, aujourd'hui, je vais vous parler de l'ONG Alima.

Vous serez probablement surpris de me voir faire un peu d'activisme, j'ai toujours voulu adopter un ton léger sur ce blog car dès que j'aborde des sujets sérieux, j'arrive vite à raconter n'importe quoi.

Il se trouve qu'Alima a été fondé par mon jeune cousin Augustin. Augustin fait partie de ces gens qui sont jeunes, beaux, ultra-brillants et qui en plus se sentent concernés par la misère dans le monde. Il y a des gens comme ça dont l'implication dépasse la normale et qui se donnent les moyens de faire aboutir leurs projets qui, dans ce cas précis, consistent à sauver des vies. Respect.

Il faut des moyens financiers et du réseau certes, mais il faut avant tout des hommes et des femmes prêts à partir des mois, des années pour occuper le terrain. On a tous rêvé un jour de partir en mission humanitaire, se frotter à la misère humaine, apporter du sens à sa vie en donnant son temps à autrui. 

Mais dans le cas d'Alima, le destin a joué un vilain tour et j'ai appris avec effroi qu'un de leurs collègues, Aimé, s'est fait assassiner lors d'une mission au Niger, laissant derrière lui son épouse, son petit garçon d'1 an, Espoir et probablement une famille plus élargie qui dépendait de son salaire.

Bien sûr, l'information ne transpire nulle part aux infos, cela n'a apparemment pas assez d'importance... Dans quel monde vivons-nous...

Si vous souhaitez aider sa famille, qui n'a plus rien, il vous suffit juste d'envoyer vos dons, ici.

Merci.