mercredi 30 avril 2008

Junky Mummies

Quand Nain est né, j'ai décidé de l'allaiter.

J'ai donc troqué mes dessous en dentelle avec des playtex brassards taille F "ouverture facile" (si vous ne voyez toujours pas à quoi ca ressemble, ne comptez pas sur moi pour vous envoyer des photos.... cochons...), mes soirées beuveries avec des dîners à l'eau plate et les clopes contre des sucettes au réglisse. Cependant, malgré les bienfaits reconnus de l'allaitement, j'ai quand même arrêté au bout de .... 3 semaines.... C'était plus possible cette vie avec une ventouse de 3 kilos accrochée aux doudounes.... donc, au bout de 3 semaines, j'ai sevré Nain et ma poitrine a retrouvé un aspect à peu près présentable.

Mais ce n'était que le début d'une lente séparation à la fois physique et mentale avec mon fils.

J'aurais pu continuer à le scotcher à ma divine poitrine, rester toute la journée à m'occuper de lui et faire les choses à sa place : Nain serait devenu dépendant de moi à 100% et ça, c'est pas un très bon départ dans la vie, ça peut même durer des années. Donc, très rapidement, j'ai préféré mettre Mari à contribution pour les biberons, placer Nain dans une crèche quelques après-midi par semaine et le laisser faire la vaisselle si tel est son souhait. Oui, parce que au final, notre rôle de parent consiste à rendre nos enfants autonomes si on veut éviter de se les farcir à la maison jusqu'à leur 35 ans...

Bref, à 2 ans et demi, Nain continue son sevrage et s'engage doucement vers la voie de l'indépendance : marcher tout seul, dîner tout seul, faire popo tout seul, s'amuser tout seul, faire chier son monde tout seul, se réveiller à 4h00 du matin tout seul...


Je m'égare...

Le sevrage dans ce sens est assez aisé, c'est dans la nature des choses, mais qu'en est-il de l'inverse? Oui, car voyez-vous, mes premières après-midi de temps libre m'ont laissée dans un profond désarroi. Du début de la grossesse à ses 1 an, j'ai vécu au rhytme de Nain et j'ai radicalement changé mon mode de vie dilué dans l'alcool et le tabac pour son bien. Quand Nain a commencé à aller à la crèche, je l'avoue sans honte, j'errais dans la rue à une distance raisonnable (on ne sait jamais hein? il peut arriver une catastrophe en mon absence, il ne peut définitivement PAS se passer de moi aussi rapidement??!!), je scrutais ma montre en calculant le temps qu'il me restait avant de le serrer dans mes bras et mes virées shopping tournaient principalement autour du rayon puériculture.

Mère admirable et attentionnée peuvent penser les âmes charitables? Et bien non. En fait, j'étais accroc. Accroc à mon fils. Un enfant, c'est comme une drogue dure : on ne peut plus s'en passer et quand on essaye de décrocher, ça vire à l'obsession, on a des moments de panique et d'angoisse, notre esprit acéré détecte la moindre défaillance de son système immunitaire.

Flash back les premiers mois.

Mari : "C'est bon, il est dans son pieu... Tu viens me faire un petit massage?"
Zaza : "Je l'entend pas"
Mari : "Ben, c'est normal.... il dort... Allez, j'enlève ma chemise pour le massage non?"
Zaza : " T'as vérifié s'il respirait?"
Mari, qui reboutonne sa chemise : "Mmm... Je vais checker.... Non ca va..."
Zaza : "Il s'est pas retourné sur le ventre hein? Il a sa tétine? Non parce que tu sais, sans sa tétine, il stressos!"
Mari : "Ecoute, des tétines il en a 15 à portée de bouche, toute stérilisées, donc, ça va aller!! Bon, je te montre où j'ai un noeud dans le dos"
Zaza : " Ha mais non!! J'ai pas le temps de te faire un massage, je dois lui donner le biberon dans 2h00, il faut que je stérilise la bouteille, que je chauffe l'eau au bain-marie et que je sois détendue pour qu'il se sente en sécurité!"
Mari : "............"

Bon, les mois ont passé, on peut dire que je me suis volontairement sevrée pour le plus grand bien de tous, Mari et moi arrivons à dîner en tête à tête sans évoquer Nain plus de 10 minutes, et je ne passe plus mes après-midi de libre chez Gap Kids mais avec mes copines Maman autour d'un bon petit café.

Par contre, vous serez bien aimables de ne pas me demander ce que nous pouvons nous raconter entre mamans... Sinon, nous allons toutes finir en centre de désintoxication....

jeudi 24 avril 2008

Déductions et Equations

Bon, les enfants, apprêtez-vous à faire fonctionner vos méninges, cet article va vous confronter à vos pires souvenirs. Je m'adresse plus précisément aux quiches en mathématiques et vous êtes nombreux...

Comme bon nombre de couples, Mari et moi nous engueulons régulièrement. Ca n'a rien de folichon, mais j'ai constaté que les petits détails de la vie quotidienne étaient le point de départ de nos altercations. En effet, étant mère au foyer, notre maison n'a plus aucun secret pour moi : je connais parfaitement le fonctionnement des appareils ménagers, l'endroit où se trouvent les ustensiles, paperasses en tout genre et ampoules de rechange, les jours bénis où passent les éboueurs et le contenu même du panier à linge (sale ou propre).

Or, il faut bien l'admettre, comme Mari passe toutes ces journées au bureau, il arrive toujours un peu à la maison comme un touriste...

"Où sont les casseroles? Où est mon caleçon rouge avec des nounours que m'a offert Maman à Noël? Comment il marche ce four? Y'a plus de yaourts au soja! Je trouve pas la télécommande! Je donne quoi à Nain pour son goûter? On va dîner chez qui ce soir déjà?"etc...

Je l'avoue sans honte... Ca m'énerve et je ne manque pas de soupirer avec exaspération devant tant d'ignorance. Certes, cela n'a rien de grave au fond et je me contente parfois de hocher la tête en levant les yeux au ciel.
Or, la plupart du temps, j'en viens à faire des déductions-équations qui m'amènent à penser que Mari est un gros boulet, notamment les jours où je suis fatiguée, énervée ou que Nain commence à me les briser sérieux (je parle des nerfs). Et attention, ces jours là, ca peut aller très très vite et ça va chercher très très loin...

Déductions :

a. Mari ne trouve pas les casseroles = il ne fait jamais la cuisine = sa mère ne lui a rien appris
b. Mari ne sait pas où se trouvent ses fringues = il n'a jamais lancé une machine de sa vie = il me prend pour sa boniche
c. Mari ne sait pas comment marche le four = a
d. Mari se plaint de ne pas avoir de yaourts au soja = il ne fait jamais les courses = il me prend pour sa cuisinière (+/- = b)
e. Mari ne trouve pas la télécommande = il ne prend même pas la peine de chercher = c'est un fainéant
f. Mari ignore la composition exacte des repas de Nain = il ne lui a jamais préparé un repas = c'est un gamin
g. Mari ne connait pas notre carnet mondain = il n'organise rien = c'est un attentiste

Calculs rapides :

a+b+c = Mari est un incapable
a+f = Mari est immature
b+e+g = Mari est une grosse moule
Et si on fait a+b+c+d+e+f+g = Mari est un bon à rien qui passe le plus clair de son temps à se faire servir

Déductions-Equations de Mari (formule simplifiée):
Prenez x = nombre infini de jours où je suis fatiguée
Soit (a-z) = toutes les choses que Mari fait de travers et qui me mettent dans des états de nerfs impossibles
x (a-z) = "Ma femme est une vraie casse-couilles"

Mari a beau être un époux attentionné et un père très présent, nos petits tracas quotidiens finissent par prendre des ampleurs faramineuses. On en oublie finalement l'équation la plus importante dans un couple :

1+1 = 3 (ou 4-5-6)
1-1 = 0

En plus, ça fait moins de calculs mentaux à faire...

lundi 21 avril 2008

Plus poche que posh, tu meurs....

Une fois par an, Mari et moi nous accordons une soirée placée sous le signe de l'élégance et de la gastronomie. Une fois par an donc, nous dînons dans un GRAND restaurant. Quand je dis grand, je ne pense pas aux méga cantines Pizza Hut mais aux restaurants multi étoilés-macaronnés-gaultetmillauté qui jalonnent les quartiers chics de Paris. Ces derniers ne manquent pas à Londres non plus et nous avons décidé cette année de tester la énième enseigne d'Alain Ducasse à l'hôtel Dorchester.

Le problème de ce type de restaurant, c'est que malgré son côté exceptionnel, il faut savoir y faire preuve d'élégance naturelle et se fondre discrètement dans le décor tamisé. Or, force est de constater qu'à trop écumer les gastropubs où l'on noit les frites sous des litres de bière et se faire des plateaux repas devant la téloche, nous perdons un peu l'habitude de sortir dans des endroits un peu chics.

Tout d'abord, il faut s'habiller. Veste de rigueur pour les hommes et tongs interdites pour les dames. Ca commence mal. Mari doit remettre son uniforme de travail en week-end et je suis bien obligée de sortir mes talons, sources fielleuses d'entorses mémorables.

Ensuite, dès que nous passons les portes du restaurant ouvertes avec diligence par une bombe atomique de 1,80 mètres, il faut se contenir pour cacher notre super excitation, éteindre de suite l'appareil photo, soutenir avec aisance un port de duchesse et faire comme si nous étions habitués à ce genre de lieu... limite blasés...

Vient le moment où le serveur nous apporte la carte. Nous déglutissons bruyamment les quelques mignardises avalées goulûment comme si on nous avait pas nourris pendant 2 semaines et commençons assidûment la lecture du menu. Et là, c'est le gag. On comprend rien. Mais alors rien du tout. "Braised Halibut, Young hen and crayfish fricassée, abalone of sea urchin"... J'ai bien repéré qu'il y avait aussi du poulet, du boeuf et de l'agneau mais les assaisonnements décrits avec poésie nous laissent dans l'embarras le plus total. Nous sommes donc obligés de faire appel au maître d'hôtel pour qu'il nous explique ce qui va se retrouver dans notre assiette. Las, ses explications nous éclairent à peine et choisissons par mesure de sécurité le menu dégustation et ses différents 8 plats (on prend moins de risques avec de toutes petites portions....).

Cependant, à peine avons-nous eu le temps de souffler avec soulagement que Maître Sommelier nous apporte... la carte des vins... Holalalala... j'ai compté... 31 pages. Oui, oui. 31 pages parmi lesquelles il va falloir choisir LE vin qui va s'accorder à nos plats. A part le sancerre blanc et les vins d'Alsace, honnêtement, je n'y connais rien... Mari non plus... C'est reparti... Nous pointons discrètement le doigt en l'air en fixant désespérément le dit sommelier qui se trouve à l'autre bout de la salle pour qu'il vienne à notre rescousse... Or, comment expliquer à ce brave monsieur que ces conseils forts avisés ne doivent pas dépasser une certaine limite budgétaire sans passer pour des ploucs?? Nous finissons par acquiescer niaisement sur une bouteille dont je tairai le prix par décence.

La ronde des plats commence et un festival de saveurs explose dans nos papilles. Un délice. Nous nous extasions à chaque bouchée (pleine) : "Chroumph. Chroumph. Ch'est une tuerie cheu machin! Ch'est quoi déjà?". Conscient qu'il a à faire à de fins grastronomes, le serveur ne manque pas de venir s'enquérir de notre estomac tous les quarts d'heure... "Everything is all right?" "Echêêêllent! Chank you!".


Nous gardons notre dignité tout au long du repas en lorgnant très discrètement sur les assiettes de nos voisins, mais au bout du 5ème plat, le verdict tombe déjà.

Mari : "Pfiou... Normalement, un bon vin, tu dois pas le sentir passer..."

Zaza : " M'en parle pas... Je crois que je suis déjà bourrée..."

Mari : "Pareil"

Zaza : "En plus, il faut que j'aille aux toilettes... C'est où?"

Mari : "..."

Zaza : " 'Tain! T'es un vrai lâcheur toi!"


Je me dresse sur mes talons en priant le ciel de ne pas me gauffrer sur un serveur et m'enquérit de l'endroit où on se lave les mains après avoir fait popo... "Alors, vous sortez sur votre droite, après 40 mètres, vous tournez sur votre gauche, puis vous descendez quelques escaliers et ce sera la 3ème porte à droite" me répond l'hôtesse avec un large sourire. Impossible de reculer, va falloir que je me tape tout le hall de l'hôtel sans que mon ébriété se voit.... Hin, hin, hin...

Comme deux pochetrons, nous terminons notre menu dégustation en riant grassement; Mari vérifie au moins pendant 10 minutes l'addition avant de lâcher la CB au serveur qui attend dans son dos et nous ne manquons pas de nous engueuler sur qui doit remplir la fiche d'évaluation donnée en fin de repas. De vrais ploucs.

J'ai toujours l'impression que, malgré tous nos efforts que nous déployons pour nous tenir correctement, nous donnons l'impression de 2 pavés balancés dans de la soupe au caviar; mais ces grands restaurants sont avant tout un hymne à la gloire de la bonne bouffe et nous préférons en jouir avec une délectation outrancière.

Ripaillons amis lecteurs malgré l'ivresse et promis, l'année prochaine, je fais péter l'appareil photo pour vous faire partager ce qu'il y aura dans mon assiette!

jeudi 17 avril 2008

Dirty, dirty, dirty....

J'agrémente toujours mes séances de repassage avec des DVD de midinettes. La grève des scénaristes ayant fait rage à Hollywood, mes séries préférées sont au point mort et je suis donc obligée de me rabattre sur des bleuettes que Mari refuse, par principe, de regarder en ma présence...

Cette semaine, mon choix s'est tout naturellement porté sur Dirty Dancing... Je ne recule en effet devant rien, surtout quand on sait que je suis allée voir LA comédie musicale à Londres la semaine dernière... Passons... Le fer est branché, les habits froissés s'amoncellent en rang d'oignons et la télé est branchée. C'est parti. PLAY.

"The night we met I knew Iiiiiiii, needed you Soooooo! And if I had the chance Iiiiiiii, never let you Gooooooo!!" Brrrrr, de frissons mon corps se parcourt, d'extase ma bouche bave, je sais que je vais passer 1h30 de bonheur intense sans avoir à subir les moqueries de Mari.

Oui, car ce film est une véritable damnation pour les hommes mariés. J'ai beau le connaître par coeur, il a beau avoir été tourné il y a 20 ans, mais dès que Patrick Swayze fait son apparition, il me fait encore l'effet d'une bombe sexuellement atomique dans les ovaires. Tout comme vous (allons, allons, ne soyez pas hypocrites...), j'ai tant de fois rêvé être à la place de Baby et déhancher mon corps en sueur contre le torse tout aussi humide de Patrick sur un fond de mambo. Je n'ai réalisé qu'après m'être mariée pourquoi les hommes, et surtout Mari, reléguait ces films à la catégorie navets pour ados attardées. Et bien c'est tout simplement parce que Mari, il a les boules.

J' avoue... Voir sa femme se trémousser en couinant à chaque danse, réciter les dialogues par coeur et chanter à tue-tête "She's like the wind", c'est navrant. Mais au delà de ça, quand Mari regarde attentivement l'objet de mon émoi, il se rend compte qu'il est bien loin d'y ressembler. Et ça, ça l'énerve...

Premièrement, Mari ne danse pas. Mais alors pas du tout. Ni le rock, ni la valse, ni le tango (il s'essaye un peu au rap mais c'est pas fameux) alors lui demander quelques pas de dirty dancing, autant oublier tout de suite.
Deuxièment, j'ai beau trouver Mari très séduisant, niveau musculature, il est encore loin du but. La jeune paternité couplée à l'expatriation à Londres a quelque peu abîmé ses abdominaux jadis très fermes...
Troisièmement, Mari se charge également de notre quotidien alors que Patrick, dans le film, vous ne le verrez jamais faire les courses, la vaisselle ou sortir les poubelles (remarquez, s'il y avait eu quelques scènes de ce type dans le film, cela ne m'aurait pas dérangée, du moment qu'il soit torse nu ou en T-shirt moulant).

Vous trouverez sans doute ridicule pour une jeune maman de continuer à fantasmer sur des films à l'eau de rose, mais le romantisme s'enfuit à petites gouttes à mesure que l'on avance dans le quotidien... Je me délecte ainsi dans ma régression mentale et rend hommage à ces bleuettes qui ont la faculté de me transporter ailleurs que dans ma cuisine, car ne l'oubliez jamais... "Nobody puts Baby in a corner"....

Ok, ok... j'ai compris... j'arrête mes âneries...

mardi 8 avril 2008

Under pressure

Nain est mal élevé. Attention, je n'ai pas dit que JE l'élevais mal mais malgré tous les efforts que je déploie pour lui apprendre les principales règles de politesse, il persiste à se comporter comme un rustre.

Comme toute mère normale, je suis TRES fière de Nain, je m'émerveille devant ses progrès et pousse des hurlements de midinette quand il prononce de nouveaux mots. Mais, soyons sincères, quitte à ce que Nain soit un génie, autant que cela se sache et j'attends toujours avec impatience le moment où il pourra dévoiler ses talents en public, un peu comme un "crash-test".

E-chec to-tal.

2 fois par semaine, Nain et moi allons donc chez céline pour notre apéro salvateur. En plus de m'abreuver et maintenir mon taux d'alcoolémie à 1,5 grammes, Céline nourrit Nain pour le dîner (entrée-plat-dessert). Donc, sur le trajet qui nous amène chez elle, je ne manque pas de lui rappeler les quelques règles de savoir vivre :

Zaza : "Nain, tu sais qu'aujourd'hui nous allons chez Céline. Donc, tu n'oublies pas hein? en arrivant tu dis "Bonjour Céline"!

Nain : "Bonzour Céaline"

Zaza, cri de midinette : "Ouiiiiiiii! Voilà et après, pendant le dîner, tu penseras bien à lui dire merci hein?"

Nain : "Fêrci!"

Zaza, fan hystérique : "Ouiiiiiii!! C'est bien mon grand! Et au moment de partir, très important, tu lui sors ton plus bel "Au Revoir"

Nain : "O rvoir Céaline"

Zaza au bord de l'évanouissement : "Hiiiiiiiii! Comme je suis fière de toi!!"

Le moment fatidique arrive, Céline nous attend en haut des escaliers, ses enfants nous accueillent avec des cris de joie et je retiens ma respiration. "Il va le faire... il-va-le-faire... je sais qu'il va le faire... Il va lui dire Bonjour". Et-bien-non. Nain passe devant Céline comme si elle était transparente et fonce direct dans le salon. Hin hin hin.... Petit con...

Deux options s'offrent à moi. Ou je laisse passer l'affront l'air dépité au risque de passer pour une mère trop permissive et molle. Ou bien je le rattrappe par la peau du dos en insistant lourdement sur le "Bonjour" au risque (et c'est bien pire) d'essuyer un refus et de passer pour mère qui n'arrive même pas à se faire obéir par un gamin de 2 ans et demi. Comme vous pouvez vous en douter, Céline et sa famille ne sont pas les seuls spectateurs du manque flagrant de politesse de Nain... mes parents, mes soeurs, ma belle-famille, les amis, le postier...

Bref, Nain semble accorder peu d'importance à ce que j'essaye de lui apprendre et prend un malin plaisir à faire e-xa-cte-ment le contraire de ce qu'on attend de lui. Serait-ce une maladie génétique? Or ce que j'attend de lui au fond, c'est qu'il se comporte dès maintenant comme un adulte, qu'il sache se comporter en société, se tenir à table comme une duchesse et être capable de rester assis pendant 1h00 à lire un livre. Vous pensez sûrement que si je lui mets la barre aussi haut et que je lui colle une pression de dingue pour en faire un singe savant, c'est pour narguer les autres mères qui galèrent à ce niveau?

Et bien non. Si je souhaite lui apprendre toutes ces bonnes manières aussi jeune, c'est uniquement pour ne pas avoir à le faire dans quelques années, quand il aura l'âge d'argumenter. Bref, pour ne pas qu'il m'emmerde...

vendredi 4 avril 2008

Be aware

L'avantage de l'expatriation, c'est qu'en plus de découvrir de nouvelles cultures et se faire de nouveaux amis, on en vient forcément à apprendre de nouvelles langues.

Quand Mari m'a annoncé que nous partions à Londres, la barrière de la langue qui effraie tant les futurs expats ne me paraissait pas infranchissable. Bien au contraire. Après de studieuses années chez les bonnes soeurs et les formations intensives au boulot, je pensais avoir un niveau d'anglais tout à fait acceptable. Et bien malgré cela, lorsque nous avons posé nos valises à Londres, ça a été l'Enfer...

En effet, mes interlocuteurs ne comprenaient strictement rien à ce que je voulais et j'étais bien incapable de retranscrire leur propos. Résultats : il a fallu attendre 2 mois avant d'avoir Internet et les mini-travaux à faire dans la maison ont mis plus de 6 mois. Car voyez-vous, ici, non seulement ils avalent leurs mots à la vitesse Mach2 mais en plus, la diversité des accents a semé plus d'un trouble dans mon cerveau déjà bien confus. Je devais donc à chaque appel expliquer que j'étais toute fraîchement arrivée à Londres et que je parlais très mal anglais... Ouais hein.... comme si le mec il avait pas déjà compris au bout de 10 secondes de conversation que je parlais anglais comme une chèvre...

Mais à force de persévérence, mon niveau s'est nettement amélioré. Au bout de 2 ans et demi, je ne fais plus répéter les phrases 4 fois... Juste 1... Pas mal non? Mieux que ça, quand je reviens en France, il me faut plus de 24h avant de capter qu'il n'est pas étonnant d'entendre les gens parler français et je ne peux m'empêcher de glapir un magnifique "Soooorry" quand je bouscule un passant. Et croyez-moi, je ne donne pas l'impression d'être une fille ultra cool... Non... j'ai juste l'air con....Mais là où j'ai l'air le plus tarte, c'est quand je suis obligée d'utiliser des termes anglais quand leur équivalent en français ont disparu de ma mémoire...

Ami 1 : "Alors Zaza? Il en est où Nain?"

Zaza : "Nain, il est en plein potty training, c'est usant"

Ami 2 : "Le pot-quoi?"

Zaza : "Ben... je lui apprend à aller aux toilettes tout seul quoi!"

Ami 2 : "Haa, tu veux dire qu'il est en apprentissage de la propreté"

Zaza : "Heu oui... voilà c'est ça! Du coup, comme il a arrêté d'uriner sur nos draps, ça nous fait des économies en dry-cleaner..."

Ami 3 : "Le dry-quoi?"

Zaza : "Le dry-cleaner! Tu sais, le gars qui nettoie et repasse à ta place."

Ami 4 : "Haaa, tu veux dire le pressing?"

Zaza : "Hin, hin... oui, oui... c'est ça oui... ça donne moins de boulot à ma housekeeper."

Ami 5 : "Qui ça?"

Zaza : "Ma housekeeper! Raa, comment vous dites déjà? Je sais plus... La nana qui vient chez toi récurer ta salle de bains!"

Ami 1 : "La fée du logis? Non? Ta mère? Non plus? Haaaaa... tu veux dire ta femme de ménage!"

Zaza : "Ouiiiiii, voilà, ma-fem-me-de-mé-na-ge!"

Amis peu charitables : "Roooo, vous avez vu comment elle se la raconte Zaza?! Elle essaye de nous faire croire qu'elle est devenue bilingue!"

Zaza : "Et ho! Ca va bien hein! J'y peux rien, c'est plus fort que moi!!"

Amis vraiment lourdingues : "Ha Ha Ha!! Zaza, elle se prend pour Jean-Claude Van Damme!! Awaaaaaaare!!"

Et bien voyez-vous, comme tant d'autres, je me suis aussi moquée de Jean-Claude et de ses pathétiques interviews. Mais au final, je le comprends maintenant, j'ai même de l'affection pour lui : c'est pas facile de jongler comme ça entre différentes langues. Jean-Claude, I love you... mais par pitié, arrête la coke....