lundi 27 décembre 2010

Believe...

Nain croit au Père Noël, et pourtant je ne lui ai jamais fait croire qu'il existait.

Quand j'ai avoué ça, je suis passée pour un monstre sans coeur et sans imagination auprès d'autres mamans. Je saccageais la magie de Noël en lui cachant la Vérité ("La Vérité," c'est que Non, le Père Noël n'existe pas, mais je vais quand même te faire croire que Si), je transforme ce merveilleux moment en un délire de sur-consommation.

En fait, je me suis dit : "Pourquoi vais-je m'arracher les dessous de bras à lui faire croire au Père Noël alors que l'année prochaine, il y aura forcément dans sa classe ou parmi ses cousins, une âme cartésienne qui lui expliquera que tout ça, c'est du folklore à la noix et qu'il faut vraiment être neuneu pour y croire!"

Alors attention, je ne dis pas à Nain que le Père Noël n'existe pas (je botte en touche comme une grosse lâche); je ne lui dis pas que c'est Maman qui se cogne les magasins en plein hiver à suer comme un goret dans sa doudoune; à faire la queue à la caisse (toujours en doudoune), avec déjà 4-5 sacs à chaque avant-bras que tu dois balancer par terre pour poser le dit-cadeau qui manquait sur le comptoir de la caissière blasée en tenue d'elf qui attend que ton portefeuille dégueule la CB usée à coups de PIN. Je ne dis pas non plus qu'on a du prendre pour Paris une valise en plus des 3 autres uniquement pour caser tous ces cadeaux achetés à la sueur de mon front, limite j'ai failli faire un malaise.

Si je lui dis ça, il va me prendre pour une folle.

Rappelons cependant qu'à Noël, on célèbre la naissance de Jésus. C'est déjà bien galère d'expliquer à un enfant qui est Jésus (L'immaculée conception, la mort, la Resurrection, la Sainte Trinité tout ça...) mais il faut qu'en plus vienne s'incruster dans le tableau un gars d'une soixantaine d'années qui distribue en une seule soirée TOUS les cadeaux de Noël du monde entier alors qu'il ne se déplace qu'en traîneau. Pas en avion, en train, en jet ou en soucoupe. Non. Dans un putain de traîneau. Le truc qui doit atteindre max les 70km/h le vent dans le dos.

Bon, c'est vrai que le Père Noël n'apparaît jamais dans une crèche, ça embrouillerait pas mal nos têtes de Nains.. ("Maman, c'est qui c'est le Monsieur barbu en rouge à côté de Jésus?" - "Laisse, c'est un bouffon qui se met en parka rouge en décembre à Bethléem alors qu'il fait minimum 24°C ")

Alors comment voulez-vous expliquer ça à un enfant, hein?? Comment je fais moi quand défilent à New-York des groupes de Mères Noël en mini-jupe?? C'est bien joli d'inventer des personnages un peu folklo, mais faudrait peut-être nous donner quelques outils pour expliquer comment ça fonctionne tout ça!

Comme j'ai bien compris que je ne pouvais pas vraiment compter sur mon entourage, j'ai enfin trouvé la réponse dans un des nombreux chapitres de l'excellentissime comicbook"Fables" de Bill Willingham :

Et ouais bande de feignasses,
faut cliquer si vous voulez voir les images en plus gros et découvrir la magie de Noël!






Sur ce, je vous souhaite à tous de très Joyeuses Fêtes enneigées!

mercredi 15 décembre 2010

Be my Baby

Nain est amoureux.

C'est hallucinant, il a sa copine dans la tête tous les jours : il écrit son prénom partout, il me harcèle pour que je l'invite à la maison pour un sleep-over (non mais et puis quoi encore???), dès qu'il passe devant un magasin, il veut acheter des conneries pour lui offrir (il tient ça de son père), quand j'organise un play-date, ça le saoule parce qu'il me dit que ça sera jamais aussi bien qu'avec elle, il la dessine en princesse et lui en chevalier etc... Ca devient un peu du délire...

Du coup, j'ai mené mon enquête auprès des autres mamans... Et bien j'ai pas été décue...

Figurez vous en effet que dans sa classe, c'est Dallas : E. (la fiancée de Nain) devait d'abord se marier avec P. pendant que Nain se languissait d'amour et ne voyait pas que S. lui tournait autour. Puis P. a cassé avec E. car il s'est rendu compte qu'il était finalement amoureux de M. qui, après avoir été couverte de cadeaux, a finalement accepté d'épouser P. Du coup, E. a enfin réalisé que Nain existait et que oui, elle avait des sentiments pour lui, surtout depuis le jour où Nain lui a offert une fleur car il avait bien compris grâce à P. que pour attirer l'attention d'une fille, fallait lui faire des cadeaux (on croit rêver... quelle maturité...).

Ils ont donc décidé de se marier. Parce que les enfants, quand ils s'aiment, ils veulent se marier dans la foulée... Donc, comme E. a bien pigé que j'étais sa future belle-mère et une énorme casse-couille (ça va souvent de paire..), elle ne cesse de venir m'embrasser, me câliner histoire de me mettre dans sa poche. La coquine....

Le problème, c'est que S., qui tournait autour de Nain, est la meilleure amie de E. et voyant sa meilleure amie lui chourer le Nain qu'elle aime, ça a été un peu la guerre mais elles ont finalement trouvé une solution pour ne pas se brouiller parce que tu vois, l'amitié entre filles, c'est un truc trop wonder fort qu'il faut pas casser à cause d'un mec. Bref, elles ont donc décidé que pour rester amies et que personne ne soit triste, elles pourraient toute les 2 épouser Nain. Sans le consulter bien évidemment.

Je suis restée interloquée jusqu'au jour où la maman de S. (qui est pas du tout d'accord que sa fille songe aussi tôt à la polygamie) m'a expliqué que c'était ça New-York : 3 filles pour un mec... Il a trop de la chance Nain quand même...

J'avoue ne pas y avoir vraiment cru au début, je me suis dit : "Ro bah il est pas vraiment amoureux, c'est juste une copine à l'école qu'il aime bien...".

J'ai tendance à penser que les enfants ne peuvent pas avoir une vraie notion de l'Amour, le vrai, celui qui te donne des "butterflies" dans le ventre, celui pour lequel tu te surpasses, celui qui t'obsède, celui qui t'amène à l'autel, celui qui te fait faire des enfants parce que t'as envie de faire des mini-amours, celui qui te fait lever tous les matins à côté du gars que tu as eu envie de tuer la veille car il a pas lancé le lave-vaisselle ou qu'il t'a fait une pauvre réflexion de merde...

Bref, l'Amour, c'est un truc d'adulte. Les enfants, jusqu'à leur adolescence, ils se font des copains, pas des amoureux et quand un enfant dit qu'il est amoureux, je me dis qu'il y a confusion des sentiments et qu'une amitié forte n'est pas forcément de l'Amour. Et puis si Nain doit être amoureux, c'est de sa mère. Point-Barre.

Mais une fois encore, je me suis plantée comme une courge.

Après les critères de sélection restent un mystère... Sur quoi un enfant peut-il se baser pour réaliser qu'il est amoureux?? La connivence, l'attirance physique, l'odeur, l'imaginaire, la couleur des chaussures?

Cela a été un grand mystère pour moi jusqu'au jour où j'ai enfin rencontré E.


Et bien oui mes amis!!
Si Nain est amoureux de E., c'est tout simplement parce qu'elle me ressemble!!!
en vachement plus jolie...


Voilà, et comme vous êtes des lecteurs sympas, petite dédicace en musique only for you...

mercredi 8 décembre 2010

Et ta soeur??!!

Les anglais ont la réputation d'être des gens tolérants.

Le meilleur exemple qu'on puisse vous sortir est que même si vous êtes habillés comme un sac et coiffé comme un dessous de bras, jamais ô grand jamais, les anglais ne vous dévisageront dans le métro ou dans la rue.

Ainsi, vous croiserez très souvent des jeunes filles accoutrées de la sorte :

"Je suis grosse, moche, je porte une mini-jupe en décembre et je t'emmerde!"

Alors qu'à Paris n'importe quel badaud les scruterait des pieds à la tête avec un sourire narquois, un anglais semblerait n'y porter aucune attention. Il trace sa route.

Je dirai même de manière générale que vous pouvez tout à fait marcher des heures dans les rues de Londres sans que personne ne vous regarde.

On appelle ça de la tolérance, mais c'est beaucoup plus subtil que ça. Limite ça a rien à voir.

On m'a ainsi expliqué que les anglais n'étaient pas forcément plus tolérants mais réservés. Même très réservés. Ils sont éduqués comme ça. Jamais un anglais n'oserait vous alpaguer pour commenter sur votre tenue, vos enfants, la taille de vos mollets, le contenu de votre caddie ou qu'on voit grave ta culotte. Ca-se-fait-pas. Parce que pour les anglais, il est très très mal élevé de s'imposer dans l'espace vital d'un inconnu.

Le seul endroit où un anglais se permettrait de vous raconter sa life en vous postillonnant à la figure alors que ça fait même pas 5 mn que vous vous connaissez, c'est dans un Pub. Mais aloors attention, 2 règles importantes :

1. Dépassé 18h30, c'est même pas la peine d'espérer d'avoir une conversation à jeûn (passeke le coco en face, ça fait depuis 17h00 qu'il engloutit des Guiness).

2. Ca ne sert à rien de lui donner ton numéro de téléphone sur un bout de papier car il te rappellera jamais (pas parce qu'il est pas sympa mais parce qu'il se sera essuyé la bouche avec ton papier de merde après avoir vomi).

Bref, tout ça pour dire que lorsque j'ai débarqué à New-York, j'ai eu un choc...

A peine mets-je les pieds dans la rue avec les nains que les passants s'arrêtent, nous fixent, sourient, me parlent, de tout et de rien, des nains ("soooooo cuuuuute!!"). Sans malice, sans réelles arrière-pensées, parce que tu fais partie de leur univers...

Ainsi, après des années d'anonymat à Londres, c'est comme si j'étais projetée en pleine lumière!!

Puis un jour, honte à moi, alors que je promenais Naine en fumant une clope, une passante m'arrête :

Passante : "What a cute baby!"

Zaza : "Yeaaaahh!! Aïe Knoooo!!"

Passante : "But do you think cigarettes are good for them??"

Zaza : "Well... Of course!!!"

Non mais de quoi elle se mêle la morue là? Je lui demande moi si son chirurgien esthétique a pas trop forcé sur le botox?? Tu veux pas aller vivre ta life et me laisser tranquille?? T'as vraiment que ça à foutre d'aborder les gens dans la rue pour leur faire la morale?

L'envers du décor c'est que les américains ont une vague notion de la "non-ingérence", ça leur cause pas génial en fait...

Et contrairement à Londres, si vous voulez qu'on vous foute la paix à New York, il suffit de vous réfugier dans un bar....

Et puis de toute façon :

"OK, je porte pas de mini-jupe en décembre, j'ai un gros cul, je fume 1 paquet par jour mais je fais super bien du patin... donc je t'emmerde!"

mercredi 1 décembre 2010

La Période du Non

Durant le long cheminement qui mène l'enfant vers sa phase adulte, les parents doivent subir ce qu'on appelle la "Période du Non".

C'est tout à fait simple et très con : dès que vous posez une question à votre enfant, sa réponse sera systématiquement NON.

Zaza : "Bon Nain, tu vas arrêter de jouer avec ton circuit de train et tu vas me ranger ce désordre!"

Nain : "Non"

Zaza : "Sii!! Et après tu vas aller prendre ton bain!"

Nain : "Noooon!!"

Zaza : "Siii!" et plouf, vas-y que je te jette ça dans une eau à 40°... "Allez, lave-toi les cheveux!!"

Nain : "Nooon!!"

Zaza : "Raaa, tu sors du bain maintenant!!"

Nain : "Non..."

Zaza : "... tu te fous de ma gueule? Y'a 5 mn tu voulais même pas y rentrer... Tu sors de là, tu te sèches et après on pourra faire les devoirs!"

Nain : "Noon!!"

Zaza : "Bon ok, on va dîner alors"

Nain : "Non"

Zaza (Oh purée il commence à me sâouler celui-là...) : "Si, si, tu discutes pas, c'est comme ça!! Et cette fois-ci, tu prendras un vrai dessert!"

nain : "Non!"

Zaza : "Tu veux pas de dessert??

Nain : "Je t'ai dit que non!"

Zaza : "Ha... donc tu ne veux pas de cette bonne glace à la fraise que j'ai achetée ce matin chez Trader Jooooes??"

Nain : "Siii!!"

zaza : "Ha bah non! Tu viens de me dire que tu ne voulais pas de dessert, j'en conclue donc que tu n'auras pas de glace!!"

Et Pan! J'ai réussi à amener Nain dans un abîme de perplexité grâce à ma maîtrise de la dialectique, pensant naïvement que cela le fera réfléchir sur ses contradictions. Mais non... Au lieu d'applaudir ma technique oratoire, saluer ma vivacité d'esprit et admettre que "bah ouais, maman elle est vachement intelligente", Nain, après quelques minutes de réflexion décide que la meilleure défense... c'est de crier... sans même prendre la peine d'argumenter

Nain : "Hiiiiiiiiiiiiiiiiinnnn!!!"

Et moi, bien sûr... je cède...

Zaza : "Ca va, ça va, c'est pas la peine de hurler comme ça!! Tu vas l'avoir ta glace!!!"

...comme une grosse merde...


Mais en y réfléchissant bien, comment voulez-vous apprendre à un enfant à ne jamais dire "Non", quand nous-mêmes, parents alertes, les bassinons depuis leurs premiers mois avec ce même mot?

Prenons l'exemple de Naine.

Déjà 1 an tout craché et la voilà partie dans sa phase pré-"Non", j'ai nommé la période : "Si tu crois que je vais rester le derrière vissé toute la journée sur mon tapis d'éveil à taper dans les mains comme une golmon, keep dreaming!". Et comme j'ai rangé le parc dans le placard à trucs moches que je me décide pas à jeter, c'est plutôt free-style...

Ca donne à peu près ça :


NON!!!


NON!!!


J'ai dit NOOON!!


NOOON!!


NOOOON!!! PAS-MES-CLOPES!!

Ainsi, comme le Non est le premier mot que les enfants entendent (sans pour autant les comprendre apparemment), il ne faut pas s'étonner qu'ils vous le ressortent à toutes les sauces une fois le langage acquis.

Donc, si vous souhaitez que vos enfants arrêtent de dire Non, il faudrait déjà arrêter de leur interdire quoi que ce soit quand ils commencent à grandir et prôner l'usage du OUI!

Pigé?

Donc allez, on reprend tout et on recommence :


OUI!!
"Vas-y ma chérie, appuie comme une bourrine sur tous les boutons!
On s'en fout, on regarde jamais la télé..."

OUI!!
"Bien sûr que tu peux lire du Lovecraft après avoir lourdé par terre tous les livres de la bibliothèque!
On s'en fout, on lit jamais"

OUI!!
"Ro bah t'as raison de vouloir flinguer toute notre vaisselle en cristal!
On s'en fout, on s'en sert jamais maintenant qu'on ne boit que de la bière!"

OUI!!
"Encore mieux, attend que ton frère vienne uriner avant de te faire des mouillettes avec du PQ!!
On s'en fout, on se torche jamais!"


NOOOON!!! PAS-MES-CLOPES!!

Faut quand même pas abuser...