Ma famille me manque.
Je ne parle pas des réunions de famille (entre les enfants qui crient et les parents qui s'engueulent, dans une famille de 7 enfants, on a vite atteind la nuisance sonore) mais du soutien logistique que je qualifierai d'intérêt personnel d'ordre général.
Les mamans expatriées comprendront mieux que quiconque mes propos si je leur parle de "WE en amoureux".
En effet, quand on a pas la famille à portée de main, comment s'organiser pour partir 48h00 sans mouflets? Soit on passe par la case Grand-Parents pour déposer Nain (amputation de 24h00), soit on les fait venir à Londres (même s'ils ne parlent pas un mot d'anglais), soit on embaûche une nounou pour le WE mais autant vous dire que ça coûte un avant-bras (celui dont je me sers pour porter mon sac à main).
Mari et moi avons peu utilisé ces méthodes bancales, du coup, nos escapades bucoliques se terminent toujours à Hyde Park. Génial.
Mais cet été, avec l'arrivée de Naine au mois de novembre, on s'est dit : "C'est le moment où jamais de profiter de vacances sans enfants. 1 enfant à caser, c'est moins compliqué que 2. On va faire du child-dropping!"
Le child-dropping (ou larguage de nain en français) consiste à survoler la France en lâchant Nain au passage. Sans parachute, sans couches, sans éducation et surtout, sans aucun état d'âme... On ne dit pas "cet été, je me débarrasse de mes enfants", on dit "c'est chouette, ils vont découvrir de nouvelles choses"...
Mes soeurs aînées par exemple ont ainsi pratiqué le child-dropping de manière intensive. Profitant de l'amour immodéré de ma mère pour ses petits-enfants, elles les ont servis à toutes les sauces : vacances scolaires, WE prolongés, mercredi après-midi, professeurs en grève... Je peux vous dire qu'elle en a bouffé du marmot.
Cet été donc, on a fait une session d'1 semaine chez mes beaux-parents et 2 sessions de 10 jours chez mes parents. Tout seul et en mode "free-style" : pâtes et riz à tous les repas, télévision le soir, dodo dans la chambre des grands-parents et du tracteur à gogo...
Du grand n'importe quoi... Mais que voulez-vous, il faut éviter que le child-dropping devienne une corvée pour nos chères têtes grises...
Grâce à ce système sans failles, on a enfin pu découvrir Londres SANS enfant et en plein mois d'août. Le rêve me direz-vous? Certes. Mais je dois admettre qu'au bout d'une semaine, j'ai commencé à me faire chier. Nain me manquait trop.
C'est avec beaucoup d'excitation que nous sommes allés le récupérer fin août. Bronzé, en forme, heureux, détendu. En fait, je crois bien qu'en nous voyant arriver il s'est dit :
"Merde... Voilà les relous... pour une fois que j'arrive à m'en débarrasser..."