lundi 31 mars 2008

Les lois de Murphy

La plupart du temps, j'organise mes journées selon un planning précis afin que RIEN n'échappe à mon contrôle et surtout, ne pas perdre de temps pour avoir le loisir de m'abrutir devant mon ordinateur. Cependant, j'avoue que ma super-organisation subit certains aléas qui m'éloignent de la rectiligne que je m'étais tracée tout droit direct vers le canapé.

Vous avez sûrement déjà vécu LA file de supermarché qui doit fermer car la caissière ne retrouve plus ses rouleaux, LA queue du péage qui n'avance pas car le touriste anglais devant vous ne connaît pas les pièces en euro, L'avion qui affiche 2h00 de retard car un ouragan sadique a choisi LE créneau horaire de votre vol pour s'abattre pile poil sur l'aéroport. Bref, au quotidien, je subis moi aussi ces petits tracas qui ont le don de me gonfler au maximum : on les appelle les Lois de Murphy ou plus communément les Lois de la Tartine Beurrée ou de l'Emmerdement Maximum.

Et bien comme son nom l'indique, les Lois de l'Emmerdement maximum prennent toute leur ampleur quand il s'agit du... popo... Oui, oui, je sais... ça faisait longtemps que je ne m'étais pas attardée sur le scato et j'entends déjà les jeunes mamans me reprocher de cristalliser les préjugés des "non-parents" sur notre relation quasi-exclusive avec les couches.

Mais voyez-vous, chez nous, le popo de Nain, c'est toute une affaire.

On ne peut décemment pas laisser un enfant baigner dans ses excréments : tout d'abord parce que c'est sale et anti-hygiénique et puis aussi parce que ça pue. Donc, avant de partir de vadrouille, il est important d'anticiper la cata en se munissant du kit de désinfection afin d'éviter les désagréments pour tout le monde. Et bien malgré toutes nos précautions, le popo reste notre pire ennemi et choisit délibérément d'apparaître quand on s'y attend le moins...

Loi 1. Le popo arrive toujours au moment d'embarquer dans l'avion.
Vendredi. Aéroport de Nîmes 13h00 : l'avion a plus d'1h00 de retard. Habitués aux horaires chaotiques de Ryanair, nous attendons donc sagement dans la minuscule salle d'embarquement où s'entassent déjà 150 personnes. 14h50. Appel à l'embarquement. Nous frétillons d'excitation avec notre carte prioritaire et là... Mari me regarde amusé en me disant :"Tu sens pas un truc?". Si. Je sens bien. Tous les autres passagers aussi. Hop, je prend Nain sous le bras (qui s'applique à hurler à la mort) et découvre avec horreur que 1. Il n'y a pas de table à langer 2. Y'a du popo partout 3. Tous les passagers nous dévisagent et vont découvrir avec dégoût que Nain a bel et bien mangé du saucisson au taureau pendant les vacances...

Loi 2. Si le popo doit arriver, il faut que Nain soit habillé pour sortir.
Cette loi se vérifie donc 3 fois par semaine les jours où Nain va à la crèche. Il suffit qu'il soit arnaché dans sa poussette, prêt à franchir la porte de la maison, avec les triples épaisseurs de vêtements pour affronter l'hiver pour que le popo surgisse. Et VLAN, je referme avec exaspération la porte, remonte lui ôter son attirail (chaussures à lacets incluses), remettre le tout à la hâte pour finalement me retrouver au point de départ 10 minutes plus tard.

Loi 3. Plus le popo est inattendu, plus les dégâts sont lourds.
Opération Sainsbury's pour remplir le frigo. L'avantage des hypermarchés, c'est que les caddies avec siège enfant vous tendent les bras pour libérer les vôtres. Nain frétille de joie dans son siège au mileu de ces rayons à la gloire de la surconsommation. Bien. Son attention est toute exarcébée et je peux me concentrer, confiante, sur ma liste de victuailles. Et là, entre les yaourts bio et les crèmes épaisses, le visage de Nain se crispe et vire au rouge écarlate... Le popo aime apparemment les rayons frais. Pas perturbé pour un sou, Nain finit son affaire et continue de sauter joyeusement sur son siège. Le popo atteint enfin son objectif, c'est à dire, le milieu du dos...

Même avec un rouleau à patisserie, j'aurais pas mieux fait...

vendredi 28 mars 2008

Peacemaker

Haha!! Je vous ai grillés amis lecteurs! Vous pensiez que je m'étais avachie sur une plage de feignantise et que je ramais pour vous pondre des imbécilités toutes fraîches??! Et bien non! Je me suis juste permise de prendre quelques jours de vacances en France. Cette année, nous avons donc décidé avec mari d'emmener Nain en vadrouille pour les vacances de Pâques et pour cela, nous avons choisi la Camargue. De vastes étendues marécageuses où se côtoient bruyamment flamants roses, poules d'eau, moustiques, taureaux et chevaux blancs à seulement quelques mètres de la Méditerrannée: idéal pour prendre l'air et se réconcilier avec la Nature brute.

Nous pensions naïvement avec Mari que nous pouvions nous reposer durant ces quelques jours et profiter sereinement de ces précieux moments en famille.... et bien au bout de 4 jours, je suis tout aussi épuisée... Partir en vacances avec Nain, c'est frôler la crise cardiaque 5 fois par jour.

Arrêt cardiaque n°1. Pendant que nous essayons de prendre tranquillement notre petit-déjeuner, Nain n'a qu'une seule obsession : courir. Où ça? au bord de la piscine bien sûr qui elle-même longe le fleuve marécageux (ça fait plus authentique selon la brochure de l'hôtel). On se retrouve donc à sprinter à toute allure derrière Nain en hurlant "Atttenttiiioooonnn à l'eau" autour de la piscine sous le regard ébahi des autres clients de l'hôtel.

Arrêt cardiaque n°2. Nain visite Aigues-Mortes, jolie cité médiévale bordée de remparts. Nain se met à sautiller sur les trottoirs en long et en large... puis, en travers pour se retrouver sur la rue au moment même où passe une voiture en trombe... à 20 cm de son nez.... "Aaattteennttioon aux voitures....." Impossible de bouger, j'en ai encore des palpitations.

Arrêt cardiaque n°3. Nain découvre les joies du lit king size et décide d'en faire le tour en courant dessus. Mes yeux ont-ils à peine fait le tour de leurs orbites que "Attttttttttentt....." PAN, il nous fait un saut de l'ange pour au final s'exploser face contre terre (qui se trouve être du carrelage).

Arrêt cardiaque n°4. Nain veut aller sur le bateau. Ouais, le bateau, c'est chouette, on voit la mer au loin, ça vogue pépère et au pire, on peut rentrer en cabine. Et bien Nain, le seul truc qui l'intéresse sur le bateau, c'est d'apercevoir les poissons dans une eau maronnasse. Pas foutu de rester assis, il faut évidemment qu'il se mette debout sur le bord, se tracte jusqu'au derrière et se penche en battant des pieds et en hurlant "poifons, poifons". Les 2 mains solidement aggrippées à son manteau, je prie pour qu'il n'y ait pas de remous qui me fasse lâcher prise. "Attennnttt burp...."

Arrêt cardiaque n°5. Nain découvre les chevaux. De près. Le cheval est un animal qui s'appréhende avec douceur en non pas en leur courant dessus dès qu'il s'approche et encore moins en leur agitant les mains (vides) sous le nasal. "Aaaattteennnttiion aux chevaux!!!"

La fin de journée, je la passe sur les rotules et mon coeur qui bat à 300.

Je pars du principe qu'un enfant aussi petit n'est pas suicidaire, Nain est même de nature prudente et pourtant, dès qu'il fait un pas dans un univers inconnu, je ne peux m'empêcher d'imaginer LE scénario catastrophe : il va, soit tomber et se noyer, soit se faire renverser, soit se manger les dents sur le sol, soit se faire bouffer les doigts par un animal. J'anticipe à sa place tous les dangers et n'arrive même plus à savourer ces instants bénis où il découvre avec avidité l'univers qui l'entoure. Je ne vais pourtant pas reprocher à mon fils d'être audacieux mais de là à le laisser faire n'importe nawak... Il va pourtant falloir lâcher prise, passer sa vie aggripée aux couches de son fils, c'est pas jojo pour son équilibre car au final, ce n'est pas Nain mais moi-même qui vais finir à l'hosto à l'étage des grands malades cardiaques.

Il faut que je me procure un peacemaker, textuellement, un "faiseur de paix intérieure". Un joint ou du valium fera l'affaire.

dimanche 23 mars 2008

...mais vieille dinde

De passage à Paris pour Pâques, Mari et moi-même sommes allés chez ma soeur fêter les 16 ans de ma nièce. Il est vrai que dans ma famille, nous sommes peu regardants sur les différences d'âge et nous sommes toujours vantés de mélanger avec brio les générations. Bon, cette fois-ci, le tableau était plutôt classique : pendant que les jeunots fument discretos leurs cigarettes et sifflotent les mignonettes de vodka sur le balcon, les "plus vieux" braillent sans vergogne dans le salon et font le récit de leur jeunesse respective et de toutes les conneries qui vont avec.

Oui, parce que "être jeune", c'est "être con". L'adolescent basique appréhende le monde avec crainte mais cache ses peurs derrière une certaine désinvolture et une arrogance teintée de mépris vis à vis des plus vieux. Il saute les barrières de l'autorité parentale, jouit d'une grande liberté et pour peu qu'il découvre les premiers émois amoureux, se sent totalement incompris. Mais ça, ce n'est pas de la faute des parents... Avouez tout de même que les jeunes parlent de plus en plus mal et j'ai moi même du mal à suivre ce qu'ils essayent de me dire: ils écrivent de manière bizarre ("komen sava toi? tro ptdr o 6cé, CT 5pa IR!") et nous font braire en parlant à l'envers ("ouah, c'était trop ouf la résoi hier, machin il était trop foncedé à la beu").
Bref, dialoguer avec un ado en lui demandant toutes les 2 minutes la signification des mots qu'il emploie mène ardument à une vraie communication.

Cependant, quand je les écoute parler, je leur concède une certaine agilité pour jouer avec les mots et ils sortent parfois des tournures de phrases assez savoureuses... Mieux que ça, ils adorent faire des rimes.

Dans chaque ado se cache un Rimbaud.

Nièce: "Allez salut zaza! J'me casse! Trop cool de t'avoir vue"

Zaza 16 ans aussi: "Haa! t'es sur un tipar?"

Nièce: "Ouaiche ouaiche Canne à pêche, je pars en calèche"

Zaza 18 ans : "Heu... tu pars pas en voiture avec ta mère?"

Nièce : "Meuh t'es con! Allez! Tchou Bisous dans le Clou!"

Zaza 22 ans : "Tchou quoi?"

Nièce : "Tchou-bi-sou-dans-le-clou! C'est une expression (off line : attardée)!!"

Zaza 25 ans : "Ha ouais! Trop la classe pistache!"

Nièce : "Hein? Non mais d'où tu sors cette pauvre phrase??!!"

Zaza 28 ans : "Ben... Vous dites pas ça vous les jeunes? et... ça déchire le cuir? heu... trop peinard ce plumard? mmm.... tu sens bon mon dindon??"

Nièce : "Naaan, mais t'as rêvé! On dit pas des trucs aussi nases nous! Ce sont des blagues de vieux!"

Zaza 44 ans, hu-mi-liée : "Hin hin hin..."

J'ai dit n'importe quoi. Dans chaque ado ne se cache pas un Rimbaud : dans chaque ado se reflètent les vieilles croûtes que nous sommes. En moins de 5 minutes, je me suis pris plus de 15 ans dans les dents.

Trop relou la life.

mardi 18 mars 2008

Forever Young

Vendredi dernier, nous avons fêté à Londres les fiançailles d'amis proches, mais attention, ce n'était pas n'importe quelle fiesta... Les futurs mariés avaient décidé d'organiser ça dans une boîte de nuit... oui, oui, une boi-te de nu-it, un nightclub si vous préférez...

Ben mes cocos, j'ai réalisé en lisant l'invitation que au lieu de réserver une baby sitter dans le créneau classique 20h-minuit, il a fallu trouver une bonne âme pour veiller sur Nain jusqu'à.... 2h00 du matin!! Ouaouuuu!! Le délire total!! Comme cela faisait des mois que Mari et moi-même n'étions allés dans ce genre d'endroit, nous avons décidé de nous lâcher grââââve... Mais là n'est pas le cap le plus ardu à passer quand on se prépare pour ce genre de soirée.

L'angoisse absolue m'a pris aux tripes lorsque j'ai ouvert mon placard : rien de potable à mettre, que des trucs moches... La chasse aux trésors peut commencer...
D'abord les dessous : la culotte sloogi en coton blanc? Non... En coton noir? Pfff... Le string ficelle que je garde depuis 10 ans? Ouch... Ha! le voilà le salopiot : le tanga en dentelle couleur café taille 42! Bien bien...
Ensuite, le bas : optimiste jusqu'au bout, je snobe mes jeans et sors mon pantalon "moulant" de son écrin de poussière, celui qui m'a accompagnée durant ma folle jeunesse et que je ne me suis jamais résolue à flanquer à la poubelle. Les mollets? ça passe... Les hanches? un petit mouvement de oula-oop, ça passe... Le ventre? J'arrête de respirer 2 minutes et priant que la fermeture éclair atteigne son objectif.... Ggnnnnnn... ça passe... pas.... Tant pis pour le bouton du haut, je laisse bailler le tout en laissant mon bourrelet reprendre son espace vital qui fait le tour de ma taille.
Puis, le petit haut sexy (mais qui cache le bourrelet sus-cité) : j'ôte la pile de T-shirts blancs et auréolés et brasse jusqu'au fond du placard où se planquent depuis des années les tops affriolants... Hurrey! Le voilà, le petit haut sans manches et évasé qui laisse un doute subtil sur mes formes.

Je suis enfin prête après 2h00 de recherches actives et une séance épilation barbare au rasoir.

Je contemple une dernière fois mon placard avant de partir et réalise que ce dernier reflète mon état d'esprit depuis la naissance de Nain. Pour une femme normale et coquette, tout ce qui peut la rendre désirable doit être mis en avant. Or quand je devenue maman, je suis devenue disons... précautionneuse... Je garde ces petits trésors de jeunesse au fond du placard... à l'abri des impulsions destructrices de mon fils...Pourquoi mettre un joli haut quand je sais qu'il sera l'innocente victime de régurgitations? Pourquoi sortir ma plus jolie jupe pour la voir barbouillée de purée au bout de 2 mn? Pourquoi mettre des talons si je dois courir le 4x100 mètres après Nain? Et bien parce que si on les laisse trop traîner avec les années, ils finissent par nous boudiner. Déprime assurée. Si je veux retrouver ma féminité, il faut que j'arrête de faire ma radine...

Au diable les pulls informes et les culottes par paquet de 10,
Le printemps arrive, que ma jeunesse refleurisse,
Commençons par banir toute idée de confort
Et me regarder dans la glace ne sera plus un effort.
Et par le miracle de l'épilation à la cire,
Je pourrai remettre mon string ficelle sans rougir!

jeudi 13 mars 2008

Bah... et mes RTT?

D'aucuns pensent qu'être femme au foyer, c'est se la couler douce... on reste à la maison peinarde, on a des ojectifs peu stressants et des responsabilités limitées. Soit. Mais qu'en est-il de notre temps de travail?

Un salarié lambda a l'avantage de travailler sous des conditions définies par lois et conventions collectives diverses. Il a droit à ses 5 semaines de congés payés, travaille maximum 10 à 12 heures par jour s'il n'est plus aux 35 heures, sans compter les RTT, congés maladie-parental etc...

Et bien le statut de Maman, personne ne s'est soucié d'en définir les limites et ça se ressent au quotidien :

1. Les horaires sont à chier : on travaille 356 jours par an, 7/7 jours (le WE n'existe pas), de 8h00 à 20h00 minimum non-stop sauf quand Nain daigne faire une sieste. Et encore, je peux m'estimer heureuse quand je me souviens de mes débuts de maman et des réveils nocturnes 3 fois par nuit (minuit - 3h00 - 6h00). C'est pas humain...

2. Les congés payés sont quasi inexistants : bien sûr, nous sommes maintes fois partis en vacances avec Nain. Mais peut-on vraiment définir ça comme des vacances? On part chargés comme des mulets, on se tape les mêmes horaires que le reste de l'année, les grasses matinées sont même pas envisageables et pour peu qu'il y ait une piscine dans les parages, c'est la crise cardiaque assurée au moindre sprint. Crevant...

3. On s'écarte difficilement de nos responsabilités : si nous arrivons à prendre plus de 10 jours dans l'année sans Nain, c'est déjà un exploit. Mais même durant ces jours de repos bien mérités, je ne peux m'empêcher d'appeler les grands-parents pour savoir si tout se passe bien et si ma feuille de route est respectée (on ne peut s'empêcher de se croire irremplaçable....). Ca vous arrive souvent à vous d'appeler votre bureau pendant les vacances pour savoir si tout roule? Pire que ça, comme 1 enfant ne suffit pas à beaucoup d'entre nous, on ne peut s'empêcher d'en faire 1 ou 2 en plus! Masos....

Je ne ferai pas de laïus sur le salaire inexistant, la reconnaissance sociale 0 et les contacts humains limitées. J'ai juste une pensée émue pour toutes les jeunes femmes qui travaillent encore et qui décident malgré tout de faire des enfants. Car un congé parental, ce n'est pas des vacances, c'est un bref aperçu de l'enfer! Donc, si vous avez une collègue qui vous annonce qu'elle est enceinte, soyez gentils, ne grincez pas des dents en estimant qu'elle va se la couler douce... Faites-lui des massages, complimentez-la sur son teint magnifique et prévoyez un bon stock de marijuana quand elle rentrera de son congé maternité!

lundi 10 mars 2008

Allô Maman Bobo

Je ne tombe jamais malade. Je dis bien JA-MAIS. J'ai une santé de fer et ne me bourre donc jamais de médicaments qui rendent patraque. De plus, si cela arrivait régulièrement, je sais bien que la maison ressemblerait à un chantier, on ne se nourrirait que de conserves et on ne porterait que des fringues sales : pas le choix, il faut que je tienne le coup si je veux que ma famille garde sa dignité (et sa propreté).

Nain est dans le même cas que sa mère : il attrape certes la crève de temps en temps mais il n'a jamais du subir d'opérations angoissantes ou de séances respiratoires chez un kiné .

Et pourtant, j'ai tant vu la catastrophe arriver! Je me souviens que la première fois qu'il a vomi avec 38° de fièvre, j'étais dans une panique monstre et l'ai direct emmené à l'hosto pensant qu'il avait sûrement du attraper une maladie rare et sournoise. Et bien non, une giclée de doliprane et c'était fini. Maintenant, j'essaye de rester zen et confesse l'élever un peu à la dure. S'il tombe mais que son visage n'atteind pas le sol, c'est bon. S'il se cogne mais qu'il ne s'évanouit pas, c'est bon. S'il a la crève et qu'il tousse, j'ai le super-kit médical.

Quant à Mari, quand il tombe malade, il ne pleure pas, ne crie pas et ne se roule pas par terre de douleur (ou de fatigue)... Non, il fait pire que ça... Quand Mari tombe malade... Il geint...

Mari : "Ggnnnnnn.... je peux rien faire aujourd'hui, je me sens mal..."

Zaza : "Ben prends une aspirine!"

Mari : "Gnnnnn... je sais pas où c'est...."

Zaza : "Heeuuu, la boîte à pharmacie dans la salle de bains, ca t'évoque quelque chose??!!"

Mari : "Ggnnnn.... Je te jure, ça va pas du tout... Tu veux pas aller la chercher pour moi?"

Zaza : "Dis donc, si tu veux être bichonné comme un môme, t'as qu'à appeler ta mère!"

Mari: "Gnnnnnnnnn... Notre fils, quand il tombe malade, tu t'en occupes... y'en a que pour lui, c'est pas juste!!"

A ce moment, je réalise qu'il a raison. Je me consacre trop à Nain, c'est vrai. Et j'en délaisse mon homme qui au final est obligé de faire sa chochotte pour que je lui accorde un peu plus d'attention et c'est légitime de sa part : le couple doit passer avant les enfants, être amants avant d'être parents... mouais... je vais essayer...

Mari : "Gnnnn... je suis vraiment malâââââde!"

Zaza : "Bouges pas du lit, je vais te chercher tes médocs!"

Mari : "Ggnnnnn... je veux pas de médicaments... la seule chose qui pourrait me soigner et me soulager, c'est un petit bisou"

Zaza : "Un bisou? Mais ça pourra jamais te soigner ça! Et pour quoi pas une fellation pendant qu'on y est??!!"

Mari : "Gggnnnnmmmooouuiii"

Zaza : "Ecoute, tes microbes, tu te les gardes, j'ai vraiment pas envie que tu me les refiles!! Non, je vais faire comme d'habitude : ce soir, avant de te coucher, je vais te remplir les narines de serum phy, te déboucher le nez avec mon appareil de compet', ensuite, je te mettrai un suppo dans le cul et demain matin, tu me montreras tes selles. Et si elles ressemblent à de la soupe d'épinards, je t'emmène chez le médecin! On va faire comme ça, c'est plus sûr!!"

Vous voyez? J'en fais des progrès!!!

vendredi 7 mars 2008

Au fourneaux Mesdames!

Bien qu'étant humble, je reçois avec délectation les compliments qui me paraissent sincères: j'ai par exemple une chevelure noire magnifique et soyeuse ainsi qu'une poitrine splendide (bon, la dernière fois qu'on m'a dit ça, c'était il y a plus de 10 ans... mais ça compte toujours non? On va gentiment oublier le fait que j'ai allaité hein?).

Mais le compliment le plus récurent est le suivant : je suis une bonne cuisinière. Et ouais!! Vous pensiez que j'étais du genre à gaver ma famille de pâtes au beurre et de pizzas surgelées?? Que nenni! Je suis une afficionadas de la bouffe et je peux passer 2 heures en cuisine à mitoner des petits plats aux saveurs variées et exotiques pour le plus grand plaisir des papilles de mes convives que je veux heureux quand ils sortiront de table! Je m'aventure dans des expériences culinaires (merci à toi Marmiton.org) et jubile de bonheur quand je découvre des condiments dont je ne connaissais pas l'existence : badiane d'anis étoilé, graines de cumin, poivre de szechuan, huile de sésame, ces mots résonnent comme de la poésie romantique...

Cependant, ces compliments sur mes talents de cordon bleu n'ont pas la même résonnance depuis que je suis mère au foyer. En effet, quand je travaillais, les gens y trouvaient une sorte de génie ("t'as eu le temps de faire les courses après le boulot, mettre la table et cuisiner pendant des heures pour 12 personnes??"), mais depuis que je suis maman, cela n'a plus rien d'exceptionnel au regard des autres... Disons que bien cuisiner doit faire partie du package, de même que repasser, coudre, passer l'aspirateur et changer les couches en 2 secondes chrono.

Sans être complètement parano, quand quelqu'un me félicite maintenant après un dîner, j'ai comme l'impression qu'on me scotche le mot "Bobonne" sur le front (enfin plutôt sur le derrière car l'autocollant "Alcoolo" prend déjà toute la place sur mon front et j'arrive pas à l'enlever....), surtout quand cela vient de la part d'une "Business Woman". Nombre d'entre elles, bizarrement, prétendent ne pas savoir cuisiner et quand elles me complimentent sur mon dîner elles ne peuvent s'empêcher d'ajouter :"Comment fais-tu tout çââââââ??!! Tu sais, moi, je ne sais mêêêêême pas cuire un oeuf!", sous-entendu "j'ai une vie têêêêllement plus trépidante que la tienne qui se limite à tâââââ cuisine"...

Ce à quoi j'ai bien envie de répondre :"Ma cocotte, cuire un oeuf, c'est à la portée de n'importe quelle abrutie, donc, t'es gentille, tu vas te mettre aux fourneaux tout de suite et t'oublieras pas après de faire la vaisselle car les meilleures cuisinières sont celles qui rangent leur bordel... Feignasse..."

samedi 1 mars 2008

....mène à l'abnégation...

Et bien oui, je sors parfois de ces mots cachés dans les tréfonds d'un dico pour vous en mettre plein la vue! Vous pensiez que mon vocabulaire se limitait principalement au pipi-poupou-c.. et bien parfois, il est de bon ton de parler un peu sérieusement!

Je ne vous le cache pas, le mot "abnégation" n'a pas jailli de lui-même de mon cerveau mais détour d'une conversation entre amies. Au milieu de nos échanges entre les façons de raviver notre libido (à sec) et la difficulté de nous libérer du poids parental (très lourd), ce joli terme est sorti de la bouche d'une de mes amies. Elle nous a ainsi expliqué sa façon de gérer les vexations qu'elle a pu subir, c'est à dire, faire le sacrifice de son amour-propre en ne répondant rien... par politesse...

Dans un monde où nous sommes censés rencontrer des gens bien élevés et polis, on pense être à l'abri des mauvaises langues et des piques douloureuses. Et bien non.
J'ai pour ma part essuyé nombre de reflexions acides et mal intentionnées qui ont réellement blessé mon ego. Cependant, sur le coup, je ne dis rien. J'encaisse bouche bée avec une pointe de masochisme ("Non?! Tu penses vraiment que je m'occupes mal de mon fils??"), et VLAN, je me reprend une giclée dans les gencives.

Comme je suis un peu longue à la détente, je fantasme toujours le soir même sur les différentes volées que j'aurai pu renvoyer à la face du-dit mal poli, faisant preuve de spiritualité et d'intelligence. Mais bon, c'est déjà trop tard. Le Mal est fait. D'aucuns y verraient un signe de faiblesse alors qu'il est beaucoup plus ardu de faire preuve de tact que de méchanceté.... Mais à trop chercher à ne pas blesser les autres, on finit toujours par s'en prendre plein la gueule : c'est le travers de la Bonne Education.

J'ai remarqué cependant que Mari attache peu d'importance à ce type de situation. Il doit avoir une combinaison opaque qui recouvre son orgueil et comprend difficilement mes prises de têtes à 2h00 du matin :

Zaza : "T'as vu ce qu'elle m'a balancée cette morue???"
Mari : "Allez, c'était il y a 2 mois, arrête de me saoûler avec cette histoire"
Zaza : "N'empêche, moi, je me serais jamais permise de sortir un truc pareil"
Mari : "Laisse pisser, je te dis... Si tu veux vraiment faire preuve d'abnégation, viens plutôt me faire une petite gâterie dont tu as le secret..."
Zaza : "Non merci, je n'ai pas besoin de cure-dent..."

Et toc. Ca-ssé.