Mari étant absent depuis quasiment 1 mois, j'ai goûté aux joies de la femme expatriée. La vraie. Celle qui attend son matelot avec un marmot sous chaque aisselle en touillant la marmite, la spatule coincée entre les gencives...
New-York a beau être une ville "trépidante", il n'empêche que la solitude vous rattrape au galop. Même si j'ai repris le boulot (la mission free-lance qui devait durer 2 semaines va finalement s'étaler jusqu'à mon départ!!), les soirées à avaler en silence un repas terne devant une daube télévisuelle s'accumulent péniblement.
Je vis ainsi le quotidien de certaines. Car il faut savoir qu'à New-York, un bon paquet de mamans égrainent leur calendrier en cochant les absences répétées de leur époux, work addicts slash pigeons voyageurs.
Alors il y a plusieurs formules :
- Le mari qui bosse comme un âne et qui ne rentre pas avant 22h00 quand il ne fait pas des pointes jusqu'à 2h00 du matin
- Le mari qui part 2 jours par semaine
- Le mari qui part 1 semaine par mois
- Le mari qui part 15 jours par mois
- Le mari qui part 10 jours car il y inclut le week-end pour le passer avec ses potes ou sa famille
- Le mari qui part 1 mois
- et enfin, le mari qui est parti depuis des mois travailler ailleurs, qu'on a pas eu envie de suivre parce que "merde tu fais chier, j'ai un super boulot que j'ai pas envie de planter et tant pis c'est moi qui vais gérer les gosses" et qu'on a la chance de voir pendant les vacances parce qu'il faut bien que les enfants voient leur géniteur de temps à autre.
Je suis bien consciente que ces formules ne s'appliquent pas qu'aux expatriées. Mais beaucoup nous imaginent comme des oisives, arpentant Madison Avenue pour faire du shopping ou se plaignant autour d'un afternoon-tea. Mes cocos, "Sex and the City", c'est de la pure fiction et la réalité n'a rien de bandant...
Mon credo du mois, c'est ça : La solitude, c'est nul.
Et je la trouve d'autant plus tenace et sournoise quand on se trouve loin de ses proches, de sa famille (et quand je dis famille, je parle bien sûr des grands-parents qui ne demandent qu'à devenir esclaves de leurs petits-enfants et qui, ô joie, prennent allègrement le relais le week-end et pendant les vacances).
Bien entendu, pour organiser tout ce bordel vu que je rebosse, j'ai du mettre en place un planning d'enfer et recruter 3 nounous/baby sitters qui se relaient pour faire TOUT ce que je ne peux plus faire manque de temps (et d'énergie) = aller chercher Nain à l'école, faire les devoirs, aller chercher Naine à la crèche, donner le bain, faire le dîner, ranger, câliner, brossage de dents et Vlan, on éteind la lumière à 19h30 pétantes, on se douche rapide, on se maquille et on part en courant boire un verre avec des copains parce que merde, j'en ai besoin!
Bref, la totalité de mon salaire y passe mais au moins, la maison vibre et les Nains ne s'en plaignent pas. Est-ce pour autant suffisant? Parce qu'un couac, une babysitter qui fait faux bond, et tout fout le camp... J'ai ainsi failli m'effondrer en larmes dans la rue quand la nounou m'a plantée la semaine dernière et que j'ai du partir en catastrophe du bureau pour aller récupérer Naine à 19h00 à la crèche (qui ferme normalement 1 heure plus tôt). Au bord du craquage...
Et pourtant, c'est à ce moment-là j'ai pris conscience que non, je n'étais pas toute seule...
J'ai ainsi 3-4 anges gardiens qui m'épaulent depuis le début. Chacune a son style : celle qui te sort et avec qui tu rigoles en soirée, celle qui accueille notre famille réduite les bras ouverts, l'apéro toujours prêt et qui te laisse dormir sur son canapé, celle qui te laisse croire au bonheur que cela lui procure de s'occuper des Nains, celle qui te propose un brunch chez elle alors qu'elle ne cuisine pas et celle qui te fout un coup de pied au cul pour aller au parc. Et leur présence et leur attention me font balayer la tristesse qui me ronge en un battement de cils.
Mieux que des amis, une famille de substitution. Il est impossible de survivre sans quand on vit si loin.
En conclusion : oui, la solitude, c'est nul.
Les amis, c'est mieux.
What do I do when my love is away.
(Does it worry you to be alone)
How do I feel by the end of the day
(Are you sad because you're on your own)
No, I get by with a little help from my friends,
Mmm, get high with a little help from my friends,
Mmm, gonna to try with a little help from my friends
Do you need anybody?
I need somebody to love.
Could it be anybody?
I want somebody to love.
(Does it worry you to be alone)
How do I feel by the end of the day
(Are you sad because you're on your own)
No, I get by with a little help from my friends,
Mmm, get high with a little help from my friends,
Mmm, gonna to try with a little help from my friends
Do you need anybody?
I need somebody to love.
Could it be anybody?
I want somebody to love.
tellement vrai!!
RépondreSupprimeret si bien ecrit, merciiii!!
je me sens moins seule ;))
SupprimerPareil partout en effet :)
RépondreSupprimerLost in Translation pour toi aussi non?
SupprimerEn lisant le début de ton article j'ai d'abord pensé "Si t'as pas d'amis, prends un curly !" Mais tu as bien raison, ça fait du bien d'avoir des gens autour de soi sur qui on peut compter dans les bons comme dans les mauvais moments !
RépondreSupprimerJe suis une jeune expat' à Londres et le début est difficile quand on ne connaît personne ! Heureusement moi chéri je l'ai 24/7 !
Mais tellement vrai !
RépondreSupprimerJe pense aussi que le fait d'être expat' exacerbe les choses... moi j'ai un petit craquage en règle régulièrement quand la mécanique qui me fait tenir s'enraye... Et le truc c'est que dans ces cas là même si chéri est là tous les jours on en attend souvent beaucoup lus que ce qu'il peut donner (ce qui n'aide pas!)
Courage et hug de solidarité depuis Montréal ;)
la vie de nomade n'est pas toujours facile, mais à chaque escale on se fait des amis pour la vie.
RépondreSupprimerc'était une pensée philosophique gratos.
Amies déracinées, je lève mon café à nous, nous sommes LES vraies aventurières.
Un jour, on fera un livre avec tes chroniques :-)
RépondreSupprimerCe qu'il y a de bien pendant une expérience d'expatriation, c'est que tu réalisés ton potentiel de survie , ta capacité à ne pas péter un câble et où sont tes réelles capacités d'adaptation. Bref si tu es une femmes forte ou une geignarde...
RépondreSupprimerT'as tout à fait raison...
SupprimerEt le mari....il prend son pied ou il gemit....
RépondreSupprimerIl est revenu comme un héros...
SupprimerCourage, ma belle, je compatis. Je ne suis pas expat, je finis à 16h30, mais déjà j'ai l'impression de passer ma vie à COURIR (et après t'as tjs des connes qui te disent, la bouche en cul de poule : "mais tu ne fais pas de spooooort ???"). Mari à moi rentre à 19h30 et je gère tout, de A à Z.
RépondreSupprimerEt j'ai des pétages de câbles réguliers, pleins de larmes ;))
Gros bisous, miss Zaza ! Courage. Tu n'es pas seule, paradoxalement.
Merci ma jolie!! Compatissons-nous!!
SupprimerPar un heureux hasard, je suis tombé sur votre blogue. J'y reviendrai!
RépondreSupprimerGrand-Langue