jeudi 22 mai 2008

De l'air, de l'air, de l'air!

Nous voici donc de retour en France pour quelques jours. Pendant que Mari enchaîne réunions sur réunions dans des salles maculées et climatisées, je passe mes journées à cavaler entre Paris et la Banlieue.

En effet, quand Nain vient à Paris, il a un emploi du temps assez chargé. Le divin enfant n’étant pas encore capable de prendre les transports en commun tout seul, je dois me mettre à sa disposition pour sa tournée des Grands Ducs. J’abandonne ainsi quelques jours ma douce vie londonienne pour la remplacer par des trajets incessants entre les grands-parents, la valise à bout de bras, Nain accroché à mes tongs, le siège-auto que j’aggrippe entre le majeur et l’index, le sac heureusement en bandoulière et de belles auréoles sous les aisselles.

Mais cette fois-ci, j’ai décidé de fuir mes obligations.

J’ai rassemblé les quelques morceaux d’égoïsme que j’avais malencontreusement éparpillé depuis mon accouchement et ai décidé qu’il était temps que l’on s’occupe de moi. Cela m’a paru comme une évidence la dernière fois que je me suis regardé avec honnêteté dans la glace : un corps flasque, le visage terne et cerné, la poitrine tombante et quelques cheveux blancs! «Ressaisis-toi ma grosse » hurlait mon corps tout entier, faisant onduler avec vigueur mes poches de graisse.

Le problème, c’est que je suis incapable de prendre soin de moi plus de 10 minutes. Pour cela, il faut :
1. Que je sois dans un environnement calme, c’est-à-dire sans cris, sans « Maammmmaaaan», sans téléphone strident et sans Dora.
2. Que la maison soit impeccable, c’est-à-dire ni repassage, ni lessive, ni nettoyage, ni vaisselle à faire (quasiment impossible).
3. Que je n’ai pas de mission impérative à court terme tel que préparer les repas, faire les courses, payer les factures et écrire mon blog.

Personnellement, je n’ai JAMAIS réussi à cumuler ces trois conditions. Résultat : pas terrible.

Je m’évertue tous les jours à remplir correctement mon devoir d’épouse fidèle et de mère attentive mais sans m’en rendre compte, j’ai bouffé mon énergie inutilement. Dans cette belle quête qu’est la recherche du bonheur, j’ai mis la barre trop haut au sein de notre micro-famille et je supportais difficilement la moindre erreur. Mes exigences allaient bien au-delà du raisonnable : il fallait que nous formions une famille parfaite (alors que je sais per-ti-nem-ment que cela n‘existe pas…). J’y ai finalement perdu un peu de spontanéité, de légèreté et surtout de la confiance en soi.

Pas le choix. Si je veux retrouver un peu de superbe, respirer autre chose que du popo et m‘éloigner du chemin qui m’amène tout droit au despotisme familial, il faut que je change d’environnement.

J’ai donc troqué mon tablier de bobonne pour… un maillot de bain!
Et hop, 3 clics sur voyages-SNCF.
Envie de voir la mer? :Oui.
Week-end ou court séjour? : Ahhh, que la tentation est forte! Mais non, ça sera 3 jours-2 nuits… Tant pis…
Supplément Thalasso? : Oui.
Nombre de voyageurs :1
Nombre d’enfants : 0 (enfin si, j’en ai 1... Mais je viens pas avec!! Ouaiiiis!!)
Etes-vous sûre? : Grave

Au diable Mari câlidégoulinant et Nain qui ne fait plus de sieste, JE-ME-CASSE, direction Deauville, le temps y est radieux et je ne risque pas d‘être envahie par cette foule vulgaire qui s‘embouchonne tous les vendredi soir sur l‘A13.
Mari et Nain arriveront bien à survivre sans moi pendant 3 jours et ma mère est en back-up. Et puis, avouons-le, Deauville n’est qu’à 2h00 de Paris en train. En cas de catastrophe, je peux toujours grimper dans le premier Corail à défaut de pouvoir voler comme Superman au secours du pauvre petit.

Le jour du départ arrive. Je monte dans le train et me retrouve dans le seul compartiment bourré à craquer du wagon. Dans le lot de mes compagnes de voyage, se trouve une jeune femme voyageant avec son fils d’à peu près l‘âge de Nain. L’adorable enfant se tient à merveille et parle avec aisance. J’envie cette femme qui va partager ses quelques jours de repos seule avec son enfant. Je ne peux réprimer une boule de nœuds dans mon cœur : j’ai abandonné mon fils, je n’aurais pas du, il aime tellement la mer… Et puis vient la délivrance : l’adorable enfant se mue d’un coup en Antéchrist, donne des coups de pieds à sa mère et se met à hurler qu’il aime pas la banane.

Ouf. J’ai bien failli regretter de partir seule.

2 commentaires:

  1. j'espère pouvoir réussir à faire la même chose que toi dans quelques mois !
    bon séjour, et profite à fond :)

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  2. ouais Deauville... ça te rapprochera toujours de l'angleterre où tu aurais du rester !
    allez t'inquiètes pas, une mer marron, des planches sales, des queues frippées, des jetons de casino bien gras... et puis une pt'ite crevette, une... ; )

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et glouglou