La Normandie.
Dès les premières inspirations, je sens déjà l'air salin caresser mes narines. Pas un gramme de pollen à l'horizon (il ne fait pas le poids au bord de la mer ce freluquet...), un soleil franc et le taxi qui m'attend pour m'emmener à l'hôtel. Pas le temps de vider le minibar et zapper sur toutes les chaînes offertes, j'enfile mon maillot et mes tongs et fonce direct à la Thalasso où m'attendent mes petites masseuses pour une cure Detox.
Description :
"La pollution, le stress, la fatigue marquent votre visage de façon visible?". Ouais. L'alcool, la cigarette, la totale absence d'activité sportive et Nain qui a sauvagement raccourci son temps de sommeil aussi.
"La cure Detox “visage “ et “corps” vous permet de vous ressourcer et d’éliminer les toxines de votre organisme le temps d’un week end (2 à 3 jours)". Bon, si je comprend bien, en 2 jours, je peux espérer retrouver un semblant d'éclat sans avoir à chambouler mes mauvaises habitudes.
J'ai certes une vision assez restreinte de la Thalasso : on arpente les couloirs en peignoir avec des sandales en plastique qui font flop-flop, au milieu de sexagénaires fripées qui sautillent au milieu de la piscine comme dans un bain de jouvence. Bref, on me plonge d'abord dans un bain d'algues, on me badigeonne d'une crème verdasse, on m'enveloppe dans une espèce de couverture opaque, on extirpe difficilement les points noirs qui constellent mon nez, on gratoune mes peaux mortes aux sels marins, tout ça sur un fond de musique péruviennes à la flûte de pan.
Tiens, tiens, et si j'en profitais pour faire un petit bain de soleil? Je monte au solarium où je retrouve mes petites sexa et là, VLAN, je laisse tomber mon peignoir pour dévoiler avec arrogance mon corps de trentenaire à la peau dorée. Hin hin hin...
J'admire cependant ces femmes coquettes qui, malgré l'âge, continuent de prendre soin d'elles, se pavanent en maillot de bain et s'enduisent de crèmes anti-âge à gogo. Mais sans illusions, juste pour le bonheur de se faire plaisir, conserver sa féminité sous les doigts de mains expertes et huileuses.
Allez, promis, l'année prochaine, j'y retourne avec ma mère pour une cure anti-cellulite!
mardi 27 mai 2008
jeudi 22 mai 2008
De l'air, de l'air, de l'air!
Nous voici donc de retour en France pour quelques jours. Pendant que Mari enchaîne réunions sur réunions dans des salles maculées et climatisées, je passe mes journées à cavaler entre Paris et la Banlieue.
En effet, quand Nain vient à Paris, il a un emploi du temps assez chargé. Le divin enfant n’étant pas encore capable de prendre les transports en commun tout seul, je dois me mettre à sa disposition pour sa tournée des Grands Ducs. J’abandonne ainsi quelques jours ma douce vie londonienne pour la remplacer par des trajets incessants entre les grands-parents, la valise à bout de bras, Nain accroché à mes tongs, le siège-auto que j’aggrippe entre le majeur et l’index, le sac heureusement en bandoulière et de belles auréoles sous les aisselles.
Mais cette fois-ci, j’ai décidé de fuir mes obligations.
J’ai rassemblé les quelques morceaux d’égoïsme que j’avais malencontreusement éparpillé depuis mon accouchement et ai décidé qu’il était temps que l’on s’occupe de moi. Cela m’a paru comme une évidence la dernière fois que je me suis regardé avec honnêteté dans la glace : un corps flasque, le visage terne et cerné, la poitrine tombante et quelques cheveux blancs! «Ressaisis-toi ma grosse » hurlait mon corps tout entier, faisant onduler avec vigueur mes poches de graisse.
Le problème, c’est que je suis incapable de prendre soin de moi plus de 10 minutes. Pour cela, il faut :
1. Que je sois dans un environnement calme, c’est-à-dire sans cris, sans « Maammmmaaaan», sans téléphone strident et sans Dora.
2. Que la maison soit impeccable, c’est-à-dire ni repassage, ni lessive, ni nettoyage, ni vaisselle à faire (quasiment impossible).
3. Que je n’ai pas de mission impérative à court terme tel que préparer les repas, faire les courses, payer les factures et écrire mon blog.
Personnellement, je n’ai JAMAIS réussi à cumuler ces trois conditions. Résultat : pas terrible.
Je m’évertue tous les jours à remplir correctement mon devoir d’épouse fidèle et de mère attentive mais sans m’en rendre compte, j’ai bouffé mon énergie inutilement. Dans cette belle quête qu’est la recherche du bonheur, j’ai mis la barre trop haut au sein de notre micro-famille et je supportais difficilement la moindre erreur. Mes exigences allaient bien au-delà du raisonnable : il fallait que nous formions une famille parfaite (alors que je sais per-ti-nem-ment que cela n‘existe pas…). J’y ai finalement perdu un peu de spontanéité, de légèreté et surtout de la confiance en soi.
Pas le choix. Si je veux retrouver un peu de superbe, respirer autre chose que du popo et m‘éloigner du chemin qui m’amène tout droit au despotisme familial, il faut que je change d’environnement.
J’ai donc troqué mon tablier de bobonne pour… un maillot de bain!
Et hop, 3 clics sur voyages-SNCF.
Envie de voir la mer? :Oui.
Week-end ou court séjour? : Ahhh, que la tentation est forte! Mais non, ça sera 3 jours-2 nuits… Tant pis…
Supplément Thalasso? : Oui.
Nombre de voyageurs :1
Nombre d’enfants : 0 (enfin si, j’en ai 1... Mais je viens pas avec!! Ouaiiiis!!)
Etes-vous sûre? : Grave
Au diable Mari câlidégoulinant et Nain qui ne fait plus de sieste, JE-ME-CASSE, direction Deauville, le temps y est radieux et je ne risque pas d‘être envahie par cette foule vulgaire qui s‘embouchonne tous les vendredi soir sur l‘A13.
Mari et Nain arriveront bien à survivre sans moi pendant 3 jours et ma mère est en back-up. Et puis, avouons-le, Deauville n’est qu’à 2h00 de Paris en train. En cas de catastrophe, je peux toujours grimper dans le premier Corail à défaut de pouvoir voler comme Superman au secours du pauvre petit.
Le jour du départ arrive. Je monte dans le train et me retrouve dans le seul compartiment bourré à craquer du wagon. Dans le lot de mes compagnes de voyage, se trouve une jeune femme voyageant avec son fils d’à peu près l‘âge de Nain. L’adorable enfant se tient à merveille et parle avec aisance. J’envie cette femme qui va partager ses quelques jours de repos seule avec son enfant. Je ne peux réprimer une boule de nœuds dans mon cœur : j’ai abandonné mon fils, je n’aurais pas du, il aime tellement la mer… Et puis vient la délivrance : l’adorable enfant se mue d’un coup en Antéchrist, donne des coups de pieds à sa mère et se met à hurler qu’il aime pas la banane.
Ouf. J’ai bien failli regretter de partir seule.
En effet, quand Nain vient à Paris, il a un emploi du temps assez chargé. Le divin enfant n’étant pas encore capable de prendre les transports en commun tout seul, je dois me mettre à sa disposition pour sa tournée des Grands Ducs. J’abandonne ainsi quelques jours ma douce vie londonienne pour la remplacer par des trajets incessants entre les grands-parents, la valise à bout de bras, Nain accroché à mes tongs, le siège-auto que j’aggrippe entre le majeur et l’index, le sac heureusement en bandoulière et de belles auréoles sous les aisselles.
Mais cette fois-ci, j’ai décidé de fuir mes obligations.
J’ai rassemblé les quelques morceaux d’égoïsme que j’avais malencontreusement éparpillé depuis mon accouchement et ai décidé qu’il était temps que l’on s’occupe de moi. Cela m’a paru comme une évidence la dernière fois que je me suis regardé avec honnêteté dans la glace : un corps flasque, le visage terne et cerné, la poitrine tombante et quelques cheveux blancs! «Ressaisis-toi ma grosse » hurlait mon corps tout entier, faisant onduler avec vigueur mes poches de graisse.
Le problème, c’est que je suis incapable de prendre soin de moi plus de 10 minutes. Pour cela, il faut :
1. Que je sois dans un environnement calme, c’est-à-dire sans cris, sans « Maammmmaaaan», sans téléphone strident et sans Dora.
2. Que la maison soit impeccable, c’est-à-dire ni repassage, ni lessive, ni nettoyage, ni vaisselle à faire (quasiment impossible).
3. Que je n’ai pas de mission impérative à court terme tel que préparer les repas, faire les courses, payer les factures et écrire mon blog.
Personnellement, je n’ai JAMAIS réussi à cumuler ces trois conditions. Résultat : pas terrible.
Je m’évertue tous les jours à remplir correctement mon devoir d’épouse fidèle et de mère attentive mais sans m’en rendre compte, j’ai bouffé mon énergie inutilement. Dans cette belle quête qu’est la recherche du bonheur, j’ai mis la barre trop haut au sein de notre micro-famille et je supportais difficilement la moindre erreur. Mes exigences allaient bien au-delà du raisonnable : il fallait que nous formions une famille parfaite (alors que je sais per-ti-nem-ment que cela n‘existe pas…). J’y ai finalement perdu un peu de spontanéité, de légèreté et surtout de la confiance en soi.
Pas le choix. Si je veux retrouver un peu de superbe, respirer autre chose que du popo et m‘éloigner du chemin qui m’amène tout droit au despotisme familial, il faut que je change d’environnement.
J’ai donc troqué mon tablier de bobonne pour… un maillot de bain!
Et hop, 3 clics sur voyages-SNCF.
Envie de voir la mer? :Oui.
Week-end ou court séjour? : Ahhh, que la tentation est forte! Mais non, ça sera 3 jours-2 nuits… Tant pis…
Supplément Thalasso? : Oui.
Nombre de voyageurs :1
Nombre d’enfants : 0 (enfin si, j’en ai 1... Mais je viens pas avec!! Ouaiiiis!!)
Etes-vous sûre? : Grave
Au diable Mari câlidégoulinant et Nain qui ne fait plus de sieste, JE-ME-CASSE, direction Deauville, le temps y est radieux et je ne risque pas d‘être envahie par cette foule vulgaire qui s‘embouchonne tous les vendredi soir sur l‘A13.
Mari et Nain arriveront bien à survivre sans moi pendant 3 jours et ma mère est en back-up. Et puis, avouons-le, Deauville n’est qu’à 2h00 de Paris en train. En cas de catastrophe, je peux toujours grimper dans le premier Corail à défaut de pouvoir voler comme Superman au secours du pauvre petit.
Le jour du départ arrive. Je monte dans le train et me retrouve dans le seul compartiment bourré à craquer du wagon. Dans le lot de mes compagnes de voyage, se trouve une jeune femme voyageant avec son fils d’à peu près l‘âge de Nain. L’adorable enfant se tient à merveille et parle avec aisance. J’envie cette femme qui va partager ses quelques jours de repos seule avec son enfant. Je ne peux réprimer une boule de nœuds dans mon cœur : j’ai abandonné mon fils, je n’aurais pas du, il aime tellement la mer… Et puis vient la délivrance : l’adorable enfant se mue d’un coup en Antéchrist, donne des coups de pieds à sa mère et se met à hurler qu’il aime pas la banane.
Ouf. J’ai bien failli regretter de partir seule.
mardi 13 mai 2008
Le rouleau du printemps
Je vous sens exaspérés.
15 jours sans une seule ligne. Ca y est, c'est la mort de ce blog. Zaza a égaré son cerveau, son inspiration et vous vous demandiez s'il n'était pas temps de trouver un autre moyen de divertissement pour assaisonner votre déjeuner-sandwich-devant-l'ordinateur.
Mais voyez-vous, le printemps est une période que je redoute encore plus que les cheveux blancs et la cellulite (j'en ai pas, cherchez pas).
Pour vous tous, cette soudaine canicule est synonyme de terrasses ensoleillées, de ballades bucoliques en tongs, de pique-niques pantagruéliques, de barbecues improvisés avec une boîte de sardines, de jardins fleuris... Bref, un petit aperçu des vacances où jeunes femmes épanouies se balancent en mini-jupe et jeunes hommes bien bâtis osent le marcel mouillé.
Je le vois bien sur vos visages radieux et cramoisis : vous aimez le printemps.
Et bien pour ma part, cette saison marque le début d'une lente descente aux enfers. L'enfer de l'allergie. Parce que le pollen et moi, on est pas copains. Mais alors pas copains du tout. Et les symptômes sont d'une rare violence.
Il m'est impossible d'aligner 3 mots sans éternuer et asperger mes interlocuteurs de quelques restes de nourriture projetés à leur visage à 300 km/h. Mes narines ressemblent à 2 geysers en activité, je passe mes journées à éponger ce flux incessant et tout ce qui se trouve à portée de main y passe : mouchoirs, sopalin, nappe, torchon, T-shirts du panier à linge sale, PQ (de là à me planter 2 tampax dans les narines, il n'y a qu'un pas à faire....). Je passe mon temps à me démanger les yeux rougis par tant de haine, en perd mes lentilles au passage pour au final me retrouver tel un lapin myope et albinos, errant dans la rue à la recherche d'un endroit climatisé.
Avant donc d'être maman, je passais ainsi mes semaines enfermée à double tour, agonisant dans mon lit au mileu d'un amas de mouchoirs sales, shootée aux antisthaminiques qui m'abaissait à l'état de légume, incapable d'avoir une vie sociale normale et priant le ciel d'abréger mes souffrances en déversant quelques gouttes de pluie.
Or, Nain, quand il fait beau comme ça, il en peut plus. Il VEUT sortir au parc. Nain adore les fleurs, les oiseaux qui chantent, le soleil qui tape, l'ombre des arbres qui ondule et les chiens qui se reproduisent. Et puis surtout, Nain aime bien porter des marcels et faire pipi contre un arbre sans se geler les raflouquettes. Comment résister à un enfant aux yeux remplis d'excitation à l'idée de courir dans la nature? Comment ne pas être attendrie par cette soudaine liberté d'être que procure les premières chaleurs printanières? Comment voulez-vous rester au lit à attendre la fin du monde quand votre fils vous saute à pieds joints sur l'estomac?
Je n'ai pas d'autre choix que d'extirper mon corps malade de son écrin à microbes pour lâcher le fauve à l'attaque de la verdure. Et hop, 2 cachets avalés en vitesse, un coup de blush sur la patate cramoisie qui me sert de nez, 4 paquets de mouchoirs dans le sac, pshhit-pshhit du sinomarin dans les naseaux et me voilà prête à affronter mon pire ennemi.
Vole, vole petit pollen. Savoures tes journées de liberté, tu es définitivement le roi du printemps et le pauvre humain que je suis m'incline devant tant de puissance... mais encore quelques mois et l'hiver arrivera. Et là mon pote, tu vas t'en prendre plein la gueule.
15 jours sans une seule ligne. Ca y est, c'est la mort de ce blog. Zaza a égaré son cerveau, son inspiration et vous vous demandiez s'il n'était pas temps de trouver un autre moyen de divertissement pour assaisonner votre déjeuner-sandwich-devant-l'ordinateur.
Mais voyez-vous, le printemps est une période que je redoute encore plus que les cheveux blancs et la cellulite (j'en ai pas, cherchez pas).
Pour vous tous, cette soudaine canicule est synonyme de terrasses ensoleillées, de ballades bucoliques en tongs, de pique-niques pantagruéliques, de barbecues improvisés avec une boîte de sardines, de jardins fleuris... Bref, un petit aperçu des vacances où jeunes femmes épanouies se balancent en mini-jupe et jeunes hommes bien bâtis osent le marcel mouillé.
Je le vois bien sur vos visages radieux et cramoisis : vous aimez le printemps.
Et bien pour ma part, cette saison marque le début d'une lente descente aux enfers. L'enfer de l'allergie. Parce que le pollen et moi, on est pas copains. Mais alors pas copains du tout. Et les symptômes sont d'une rare violence.
Il m'est impossible d'aligner 3 mots sans éternuer et asperger mes interlocuteurs de quelques restes de nourriture projetés à leur visage à 300 km/h. Mes narines ressemblent à 2 geysers en activité, je passe mes journées à éponger ce flux incessant et tout ce qui se trouve à portée de main y passe : mouchoirs, sopalin, nappe, torchon, T-shirts du panier à linge sale, PQ (de là à me planter 2 tampax dans les narines, il n'y a qu'un pas à faire....). Je passe mon temps à me démanger les yeux rougis par tant de haine, en perd mes lentilles au passage pour au final me retrouver tel un lapin myope et albinos, errant dans la rue à la recherche d'un endroit climatisé.
Avant donc d'être maman, je passais ainsi mes semaines enfermée à double tour, agonisant dans mon lit au mileu d'un amas de mouchoirs sales, shootée aux antisthaminiques qui m'abaissait à l'état de légume, incapable d'avoir une vie sociale normale et priant le ciel d'abréger mes souffrances en déversant quelques gouttes de pluie.
Or, Nain, quand il fait beau comme ça, il en peut plus. Il VEUT sortir au parc. Nain adore les fleurs, les oiseaux qui chantent, le soleil qui tape, l'ombre des arbres qui ondule et les chiens qui se reproduisent. Et puis surtout, Nain aime bien porter des marcels et faire pipi contre un arbre sans se geler les raflouquettes. Comment résister à un enfant aux yeux remplis d'excitation à l'idée de courir dans la nature? Comment ne pas être attendrie par cette soudaine liberté d'être que procure les premières chaleurs printanières? Comment voulez-vous rester au lit à attendre la fin du monde quand votre fils vous saute à pieds joints sur l'estomac?
Je n'ai pas d'autre choix que d'extirper mon corps malade de son écrin à microbes pour lâcher le fauve à l'attaque de la verdure. Et hop, 2 cachets avalés en vitesse, un coup de blush sur la patate cramoisie qui me sert de nez, 4 paquets de mouchoirs dans le sac, pshhit-pshhit du sinomarin dans les naseaux et me voilà prête à affronter mon pire ennemi.
Vole, vole petit pollen. Savoures tes journées de liberté, tu es définitivement le roi du printemps et le pauvre humain que je suis m'incline devant tant de puissance... mais encore quelques mois et l'hiver arrivera. Et là mon pote, tu vas t'en prendre plein la gueule.
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