vendredi 4 avril 2008

Be aware

L'avantage de l'expatriation, c'est qu'en plus de découvrir de nouvelles cultures et se faire de nouveaux amis, on en vient forcément à apprendre de nouvelles langues.

Quand Mari m'a annoncé que nous partions à Londres, la barrière de la langue qui effraie tant les futurs expats ne me paraissait pas infranchissable. Bien au contraire. Après de studieuses années chez les bonnes soeurs et les formations intensives au boulot, je pensais avoir un niveau d'anglais tout à fait acceptable. Et bien malgré cela, lorsque nous avons posé nos valises à Londres, ça a été l'Enfer...

En effet, mes interlocuteurs ne comprenaient strictement rien à ce que je voulais et j'étais bien incapable de retranscrire leur propos. Résultats : il a fallu attendre 2 mois avant d'avoir Internet et les mini-travaux à faire dans la maison ont mis plus de 6 mois. Car voyez-vous, ici, non seulement ils avalent leurs mots à la vitesse Mach2 mais en plus, la diversité des accents a semé plus d'un trouble dans mon cerveau déjà bien confus. Je devais donc à chaque appel expliquer que j'étais toute fraîchement arrivée à Londres et que je parlais très mal anglais... Ouais hein.... comme si le mec il avait pas déjà compris au bout de 10 secondes de conversation que je parlais anglais comme une chèvre...

Mais à force de persévérence, mon niveau s'est nettement amélioré. Au bout de 2 ans et demi, je ne fais plus répéter les phrases 4 fois... Juste 1... Pas mal non? Mieux que ça, quand je reviens en France, il me faut plus de 24h avant de capter qu'il n'est pas étonnant d'entendre les gens parler français et je ne peux m'empêcher de glapir un magnifique "Soooorry" quand je bouscule un passant. Et croyez-moi, je ne donne pas l'impression d'être une fille ultra cool... Non... j'ai juste l'air con....Mais là où j'ai l'air le plus tarte, c'est quand je suis obligée d'utiliser des termes anglais quand leur équivalent en français ont disparu de ma mémoire...

Ami 1 : "Alors Zaza? Il en est où Nain?"

Zaza : "Nain, il est en plein potty training, c'est usant"

Ami 2 : "Le pot-quoi?"

Zaza : "Ben... je lui apprend à aller aux toilettes tout seul quoi!"

Ami 2 : "Haa, tu veux dire qu'il est en apprentissage de la propreté"

Zaza : "Heu oui... voilà c'est ça! Du coup, comme il a arrêté d'uriner sur nos draps, ça nous fait des économies en dry-cleaner..."

Ami 3 : "Le dry-quoi?"

Zaza : "Le dry-cleaner! Tu sais, le gars qui nettoie et repasse à ta place."

Ami 4 : "Haaa, tu veux dire le pressing?"

Zaza : "Hin, hin... oui, oui... c'est ça oui... ça donne moins de boulot à ma housekeeper."

Ami 5 : "Qui ça?"

Zaza : "Ma housekeeper! Raa, comment vous dites déjà? Je sais plus... La nana qui vient chez toi récurer ta salle de bains!"

Ami 1 : "La fée du logis? Non? Ta mère? Non plus? Haaaaa... tu veux dire ta femme de ménage!"

Zaza : "Ouiiiiii, voilà, ma-fem-me-de-mé-na-ge!"

Amis peu charitables : "Roooo, vous avez vu comment elle se la raconte Zaza?! Elle essaye de nous faire croire qu'elle est devenue bilingue!"

Zaza : "Et ho! Ca va bien hein! J'y peux rien, c'est plus fort que moi!!"

Amis vraiment lourdingues : "Ha Ha Ha!! Zaza, elle se prend pour Jean-Claude Van Damme!! Awaaaaaaare!!"

Et bien voyez-vous, comme tant d'autres, je me suis aussi moquée de Jean-Claude et de ses pathétiques interviews. Mais au final, je le comprends maintenant, j'ai même de l'affection pour lui : c'est pas facile de jongler comme ça entre différentes langues. Jean-Claude, I love you... mais par pitié, arrête la coke....

1 commentaire:

  1. Ahaha... je viens de découvrir ton blog et je l'ADORE. J'ai passé récemment deux mois à Londres pour perfectionner mon anglais dans une école de langues (la EF si tu connais, près de Waterloo Station)et j'ai eu ce même souci à mon retour en Belgique. Je parlais fran-glais :D
    Bonne continuation pour ton blog que j'apprécie énormément.

    Stéphanie

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et glouglou