jeudi 13 décembre 2007

Un peu d'indulgence

J'ai regardé avant-hier un spectacle de Florence Foresti en DVD. Me suis bien poilée... Un de ses sketches avait notammment pour sujets "les amis avec enfants". Sa conclusion était la suivante : "arrêtez de nous passer vos gosses au téléphone, on s'en fout!!!!". J'ai ri jaune...

De 2 à 30 ans, les enfants ne m'intéressaient pas. Pire, je n'aimais pas ça.

Une de mes plus vieilles amies m'a retrouvée sur Facebook et a halluciné de me voir avec un enfant. Dans ses souvenirs, je ne supportais même pas la présence d'un môme dans la même pièce...
Quand mes soeurs ont accouché, je ne suis même pas allée les voir pour gatifier devant la "merveille". Sauf pour le dernier car l'hôpital était sur le chemin de Parly II et que j'avais un truc à acheter avec ma mère.
Plus tard, quand j'ai eu l'âge de faire des baby-sitting, j'y allais en trainant la patte. Je me plantais devant un film en les laissant hurler (l'avantage de la banlieue chic, c'est qu'il n'y a que des maisons très espacées), j'évitais tout contact physique ("ca choppe plein de maladies contagieuses ces saloperies") et j'appliquais des tarifs de ministre (même pour mes neveux...).
Enfin, quand mes amis ont commencé à avoir des enfants, je les ai subitement "perdu de vue", ne supportant probablement pas que l'on me force à prendre un bébé dans les bras sous prétexte de réveiller mon instinct maternel.

Bien entendu, quand mon fils est né, j'ai complètement changé...

J'ai arrêté de travailler et je n'avais d'attention que pour lui. Quand un enfant naît, il remplit toute une vie (et les couches pleines de pipi... oups pardon...) et on s'étonne parfois que les "autres" lui accordent à peine un regard. C'est à ce moment fatidique que le monde est séparé entre deux univers : AVEC ou SANS enfants.
La communication passant mal entre ces 2 univers, il est tout naturel que l'on s'éloigne les uns des "autres".
J'avoue, les parents qui parlent avec emphase de leur géniale progéniture, c'est GA-VANT : les premiers mots, le premier pipi dans le pot, les progrès physiques ("roooo, il a monté tout seul les escaliers!!!)... sans oublier les problèmes de nounou, les complications pour se déplacer parce que le petit "doit faire sa sieste", les maladies avec popos mou-liquide-jaune-vert etc....
Le problème, c'est que c'est plus fort que nous ("les parents") de parler de toutes ces conneries à vous ("les non-parents").

Ayez donc un peu d'indulgence à notre égard et nous en aurons en retour. Donc, promis, j'arrête de passer mon fils au téléphone jusqu'au jour où il sera capable de vous dire que ce que vous racontez, il en a rien à foutre...

1 commentaire:

  1. Pour certains humains, l'apparition de l'enfant qui remplit le temps de vie fait du même coup apparaître la vacuité de la leur (de vie). Une préparation mentale quotidienne à la perte de l'enfant est conseillée, ainsi qu'une focalisation nouvelle sur un plaisir de bien-être égoïste (au sens premier du terme: se faire du bien). Quant à parler des enfants au téléphone, ils deviennent un prétexte soit pour ne pas parler de soi, soit de trouver un sujet de conversation; car chacun avec l'âge (les intérêts, les passions, les haines, les décisions, les manies) se rend compte du gouffre qui nous sépare tous de plus en plus, gouffre né d'une fausse cohésion sociale, elle-même issue de relations humaines torves et inutiles.
    Les enfants doivent être éduqués dans un souci constant que leur émancipation se fera dans un parricide salutaire et dans l'assassinat des masses.

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et glouglou